Raffarin juge problématique la "solitude" de Macron

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Raffarin juge problematique la solitude de macron[reuters.com]
(Crédits : Jason Lee)

PARIS (Reuters) - La "solitude" d'Emmanuel Macron à la tête de l'Etat est "problématique" et il ne "se tirera pas tout seul" de la crise actuelle, a déclaré dimanche Jean-Pierre Raffarin, qui plaide notamment pour un retour en grâce des corps intermédiaires.

Pour l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac, qui s'exprimait dans le cadre du "Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro, "il n'a pas d'organisation politique à la hauteur" des responsabilités du chef de l'Etat.

"Le parti présidentiel, les groupes parlementaires, l'ensemble de cette organisation est fragile", a estimé l'ancien sénateur, figure de l'aile centriste des Républicains.

"Je pense que sa solitude est problématique, ça dépend naturellement de lui parce qu'il (Emmanuel Macron-NDLR) a voulu une conquête du pouvoir de cette nature, mais je pense aussi qu'il est aujourd'hui dans une situation où il lui manque les leviers pour lesquels la Ve République est faite", a-t-il expliqué.

Jean-Pierre Raffarin juge notamment que le Premier ministre Edouard Philippe, son gouvernement et la majorité parlementaire de La République en Marche "ne protègent pas suffisamment" Emmanuel Macron.

"Il y a trop de choses qui sont aujourd'hui de la responsabilité du président. Très franchement, (...) le 80km/h, ça doit pouvoir se régler sur le terrain. Est-ce que c'est un sujet qui doit remonter au président de la République?", s'est-il interrogé à propos de cette mesure gouvernementale de limitation de vitesse sur les routes secondaires contestée par les "Gilets jaunes".

"La situation est d'une extrême fragilité", a poursuivi Jean-Pierre Raffarin. "On voit bien que tout est concentré sur le président, il ne s'en tirera pas tout seul, il a besoin des autres."

"Il n'y a pas de nouveau monde pour le pouvoir", a mis en garde l'ancien chef du gouvernement.

"Je veux bien croire qu'il y ait un nouveau monde dans la société. Mais dans la politique, qu'on lise Aristote, qu'on lise Machiavel, qu'on lise Lao Tseu, et on connaîtra tout de la politique."

(Sophie Louet)