Wargon ouverte sur une possible nouvelle tranche d'impôts

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(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - La secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon a jugé lundi "intéressante" l'idée d'une création d'une tranche d'imposition supplémentaire afin de mieux taxer les revenus des plus riches.

Cette mesure est défendue depuis le début de l'année par plusieurs parlementaires issus de l'aile gauche de la majorité présidentielle, dont le député du Val d'Oise Aurélien Taché, qui estiment qu'elle pourrait constituer une réponse à la colère exprimée depuis deux mois par les "Gilets jaunes".

"Moi je trouve cette hypothèse intéressante", a réagi Emmanuelle Wargon, chargée d'animer le "grand débat national" lancé mardi et qui doit durer jusqu'au 15 mars, sur franceinfo. "Revoir l'impôt sur le revenu et peut-être aller au-delà de la tranche maximale qui est à 45%, je trouve, et c'est un sentiment personnel, que c'est une réponse possible."

Cette nouvelle tranche, qui serait supérieure à celle de 45% qui avait été instaurée par l'ancien président socialiste François Hollande au-delà de 156.244 euros, est également défendue, parmi d'autres options, par le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger qui juge essentiel "que les plus hauts revenus contribuent davantage".

Elle est toutefois loin de faire l'unanimité au sein du parti présidentiel - le député du Val-de-Marne et vice-président de la Commission des Finances Laurent Saint-Martin s'est notamment dit ouvertement opposé "à toute augmentation d'impôts, donc à une nouvelle tranche au-delà de 45%."

Les défenseurs de la création d'une nouvelle tranche estiment que cette mesure permettrait de répondre à la demande de justice fiscale exprimée par les "Gilets jaunes" tout en évitant de remettre sur la table le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF), réclamé par les manifestants mais exclu dans l'immédiat par Emmanuel Macron avant l'évaluation de la réforme de l'ISF prévue à l'automne.

La question qui est posée par les manifestants "est la question de la justice fiscale, de l'équité (...) l'ISF n'est pas une bonne réponse à cette bonne question", a estimé Emmanuelle Wargon. "Il y a d'autres manières de répondre à cette question", notamment en faisant évoluer l'impôt sur le revenu.

(Marine Pennetier, avec Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)