Washington demande à Moscou de détruire ses missiles SSC-8

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Washington demande a moscou de detruire ses missiles ssc-8[reuters.com]
(Crédits : Maxim Shemetov)

GENEVE (Reuters) - Les Etats-Unis ont demandé lundi à la Russie de détruire ses missiles de croisière SSC-8 (Novator 9M729 pour les Russes) dont la possession viole selon Washington le traité de 1987 sur le contrôle des forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI).

"Malheureusement, les Etats-Unis constatent de plus en plus qu'on ne peut pas faire confiance à la Russie pour qu'elle respecte ses engagements en matière de contrôle des armements", a déclaré Robert Wood, ambassadeur américain à la Conférence sur le désarmement organisée à Genève sous les auspices de l'Onu.

Il a dénoncé "les actions coercitives et nocives (de la Russie) qui ont accru les tensions à travers le globe".

"La Russie doit détruire, de façon vérifiable, tous ses missiles SSC-8, ses lanceurs et le matériel associé afin de se conformer au traité FNI", a ajouté Robert Wood.

A l'issue de la session, le diplomate russe Alexandre Deïneko a indiqué à Reuters que son pays "ne se soumettra à aucun ultimatum en vue de liquider ou d'éliminer un missile qui n'est nullement interdit par le traité".

En octobre dernier, le président américain a annoncé son intention d'entamer le 2 février 2019 son retrait du traité FNI si Moscou ne respecte pas ses engagements. Washington aura six mois pour achever ce retrait.

Aux termes du traité signé par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev, les deux pays se sont engagés à éliminer leurs missiles nucléaires et conventionnels dont la portée se situe entre 500 et 5.500 km.

Pour l'Otan, comme pour Washington, le Novator 9M729 est justement capable de frapper une cible distante de 500 à 1.500 km.

Des diplomates de l'Alliance atlantique ont déclaré que si les Russes reconnaissent enfin aujourd'hui l'existence du SSC-8, ils affirment que sa portée ne dépasse pas 500 km.

L'Otan n'a pas perdu l'espoir de convaincre la Russie. Les ambassadeurs des 29 pays membres de l'alliance tiendront vendredi à Bruxelles une réunion spéciale du Conseil Otan-Russie avec l'envoyé russe Iouri Gorlach.

(Stephanie Nebehay avec Robin Emmott à Bruxelles; Guy Kerivel pour le service français)