BOGOTA (Reuters) - L'Armée de libération nationale (ELN), un groupe rebelle marxiste, a revendiqué lundi l'attentat qui a tué 21 personnes jeudi dernier à Bogota, la capitale colombienne, et exhorté le président Ivan Duque à reprendre les pourparlers de paix.

Dans un communiqué diffusé sur son site internet, l'ELN dit avoir mené une attaque contre un "bâtiment militaire" où des militaires reçoivent des formations de renseignement et participent activement aux opérations contre-insurrectionnelles.

"L'opération menée contre les installations et les militaires est légitime au regard du droit de la guerre et elle n'a fait aucune victime civile", a dit l'ELN dans sa revendication.

L'attentat, qui renvoie la Colombie à son passé de violences, a eu lieu dans l'enceinte de l'académie de police General Santander, dans le sud de la capitale. D'après les autorités, la voiture, qui transportait une charge de 80 kg de pentolite, un explosif très puissant, a forcé plusieurs barrages de sécurité.

Le précédent attentat majeur commis en Colombie remontait à janvier 2018, quand les guérilleros de l'ELN avaient fait exploser une bombe dans la ville portuaire de Barranquilla, tuant cinq policiers et faisant des dizaines de blessés.

Ivan Duque n'avait à l'époque pas encore été élu à la tête de la Colombie et le gouvernement de Bogota venait de conclure un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) après 52 ans de lutte armée.

Lors de son investiture, an août dernier, il a annoncé que les négociations de paix ouvertes avec les rebelles de l'ELN, entamées en février 2017 et suspendues à plusieurs reprises, seraient réexaminées.

(Helen Murphy, Nicolas Delame pour le service français)