Brexit : Barnier prêt à retravailler la déclaration politique avec Londres

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(Crédits : Rafael Marchante)

DUBLIN (Reuters) - L'Union européenne est prête à retravailler la déclaration politique sur ses relations futures avec le Royaume-Uni mais l'accord de retrait rejeté mardi dernier par la Chambre des communes est le meilleur compromis possible, a déclaré lundi le négociateur de l'UE pour le Brexit Michel Barnier.

Six jours après le rejet massif par la Chambre des communes de son projet de divorce avec l'Union européenne, Theresa May doit présenter ce lundi après-midi (15h30 GMT) un "plan B" aux parlementaires, dans le but de parvenir à un Brexit "ordonné" le 29 mars prochain. Elle devrait s'employer à convaincre les élus qu'elle arrachera aux Européens de nouvelles concessions.

"L'accord de retrait dans tous ses aspects, y compris la clause de sauvegarde (backstop), est le meilleur accord possible", a insisté Michel Barnier lors d'une interview à la chaîne irlandaise RTE, à l'issue d'un entretien à Bruxelles avec le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney.

"Ce que je vois, en suivant minutieusement le débat politique à Londres, c'est que ce débat porte beaucoup plus désormais sur les relations futures. Comme je l'ai dit la semaine dernière devant le Parlement européen, si le Royaume-Uni veut se montrer plus ambitieux, nous sommes prêts à l'être", a poursuivi l'ancien ministre français.

"C'est maintenant aux dirigeants britanniques de construire une majorité stable et positive pour un accord. Nous attendons les prochaines initiatives du gouvernement britannique mais nous sommes prêts à travailler de nouveau sur une déclaration politique."

DUBLIN REFUSE DES NÉGOCIATIONS BILATÉRALES

Theresa May cherche à supprimer ou limiter dans le temps le backstop, qui doit assurer qu'aucune frontière physique ne sera rétablie entre la République d'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord en cas d'absence d'accord commercial entre Londres et Bruxelles au terme d'une période de transition post-Brexit.

Dublin ne veut pas de négociations bilatérales avec Londres et l'accord du Vendredi Saint, conclu en 1998 sur l'Irlande du Nord, n'est pas renégociable, a déclaré lundi matin la ministre irlandaise des Affaires européennes, Helen McEntee, en réponse à des informations de presse prêtant ces intentions à Theresa May.

D'après la BBC, le ministre polonais des Affaires étrangères propose de son côté de limiter le backstop à une période de cinq ans.

"Je viens d'évoquer cette idée avec mon homologue (irlandais) Simon Coveney et aussi avec le (ministre des Affaires étrangères britannique) Jeremy Hunt. Je pense que ce pourrait être une des solutions, donc c'est une idée qui est discutée, je pense, au sein de l'Union européenne", a déclaré Jacek Czaputowicz au reporter de la BBC Adam Fleming.

"Je ne sais pas si c'est réalisable - si l'Irlande est prête à accepter une telle proposition, mais j'ai l'impression que cela pourrait débloquer les négociations", a ajouté le chef de la diplomatie polonaise.

Cette proposition a été fermement rejetée par Simon Coveney.

"Il avait évoqué cette idée lors d'une visite à Dublin en décembre", a déclaré le chef de la diplomatie irlandaise au terme d'une réunion des ministres des Affaires étrangères européens.

"J'ai très clairement dit que poser une limite de temps sur un mécanisme d'assurance, ce qu'est le backstop, signifie de fait qu'il n'existe plus du tout de backstop. Je ne crois pas que cela reflète la position de l'UE."

(Padraic Halpin, avec Michael Holden à Londres, et Philip Blenkinsop et Jan Strupczewski à Bruxelles; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)