Caracas annonce l'arrestation de 25 militaires séditieux

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Caracas annonce l'arrestation de militaires seditieux[reuters.com]
(Crédits : Carlos Garcia Rawlins)

CARACAS (Reuters) - Les autorités vénézuéliennes ont annoncé lundi avoir arrêté 25 officiers appartenant à un groupe accusés d'avoir volé des armes et enlevé quatre responsables vénézuéliens.

Ces arrestations interviennent quelques heures après la diffusion sur internet du message vidéo d'un militaire réclamant la destitution du président Nicolas Maduro.

Les militaires ont attaqué dans la nuit de dimanche à lundi un avant-poste de la Garde nationale situé à Cotiza, à un kilomètre environ du palais présidentiel de Miraflores. Le gouvernement a annoncé qu'ils avaient rencontré une "ferme résistance" avant d'être arrêtés.

Si l'incident témoigne du mécontentement qui anime certains membres de l'armée vénézuélienne, il semble qu'il n'ait concerné qu'une poignée de sous-officiers.

"Les forces armées rejettent catégoriquement ce type d'actions qui sont sans doute motivées par les intérêts les plus nocifs de l'extrême droite", a réagi le gouvernement dans un communiqué lu à la télévision d'Etat.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a prêté serment le 10 janvier pour un second mandat à la tête d'un pays diplomatiquement isolé et à l'économie défaillante.

Il a été réélu en 2018 au terme d'un scrutin boycotté par tous les grands partis d'opposition en raison de la grave crise politique et économique qui secoue le pays. Sa réélection est contestée par plusieurs pays d'Amérique latine qui ont demandé à Nicolas Maduro de renoncer à son mandat.

Selon Juan Gaido, le président du Congrès contrôlé par l'opposition et qui ne reconnaît pas la légitimité de Nicolas Maduro, l'incident de lundi est le reflet du mécontentement qui traverse l'armée.

Son assemblée a d'ailleurs proposé il y a dix jours d'instaurer un cadre protecteur pour les soldats qui désavoueraient la présidence en soutenant la "reconstruction constitutionnelle".

"Nous voulons nous dresser comme un seul homme au côté de la population, de la constitution et contre l'usurpation", a-t-il écrit lundi sur Twitter.

Ces propos ont coïncidé avec une décision de la Cour suprême du pays de ne pas reconnaître l'autorité de Juan Gaido et de considérer nulles et non avenues toutes les décisions du Congrès.

(Brian Ellsworth et Vivian Sequera; Nicolas Delame et Henri-Pierre André pour le service français)