Mexique : le bilan de l'explosion d'un oléoduc s'alourdit à 91 morts

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Mexique: le bilan de l'explosion d'un oleoduc a 91 morts[reuters.com]
(Crédits : Mohammed Salem)

MEXICO (Reuters) - L'explosion d'un oléoduc vendredi soir au Mexique a fait 91 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le gouverneur de l'Etat d'Hidalgo, tandis que la société pétrolière publique Pemex défend sa gestion de l'un des incidents les plus meurtriers des dernières années dans le pays.

Des centaines de personnes près de la localité de Tlahuelilpan, dans l'État d'Hidalgo, sont venus avec des bidons en plastique récupérer du carburant qui s'échappait du conduit autour du pipeline.

Fin décembre, un mois après sa prise de fonction, le nouveau président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a lancé un programme visant à mettre fin aux réseaux de distribution illégale de carburant. Ces détournements font perdre environ trois milliards de dollars de carburant par an à Pemex.

Le plan présidentiel, qui prévoit l'arrêt momentané des pipelines endommagé par des gangs qui siphonnent le carburant, a entraîné une pénurie généralisée d'essence dans le centre du Mexique en janvier, y compris dans l'Etat d'Hidalgo.

Une demi-douzaine de personnes interrogées par Reuters ont déclaré ce week-end que leurs proches s'étaient rendus au pipeline qui fuyait parce qu'ils avaient du mal à se procurer du carburant.

Lundi, un pipeline a été ponctionné par des voleurs de carburant à quelques kilomètres au sud-ouest de Tlahuelilpan, mais le secteur a été bouclé rapidement par les militaires, a indiqué le gouverneur Omar Fayad, selon qui le bilan pourrait s'alourdir encore.

Après la catastrophe de Tlahuelilpan, le président Lopez Obrador a été confronté à de nombreuses questions sur la stratégie. Certains se sont demandés pourquoi Pemex a mis si longtemps à couper l'alimentation de l'oléoduc, alors que la société avait détecté la fuite depuis plusieurs heures.

Un ingénieur de Pemex a dit en conférence de presse lundi qu'au départ la fuite était une "petite flaque" avant de devenir une "fontaine". La compagnie a été en mesure de prendre des mesures dans les vingt minutes qui ont suivi cette évaluation, a-t-il expliqué.

Le directeur général de la compagnie publique, Octavio Romero, a déclaré que son équipe avait suivi le protocole, mais il n'était pas en mesure de confirmer ou d'infirmer une négligence ou des faits de corruption qui pourraient expliquer le retard dans l'arrêt de l'oléoduc. "Tout sera examiné", a-t-il précisé.

(Adriana Barrera, Dave Graham et Noe Torres; Arthur Connan pour le service français)