Le Labour cherche à prendre l'initiative sur le Brexit

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(Crédits : Toby Melville)

LONDRES (Reuters) - L'opposition travailliste britannique a déposé un amendement qui contraindrait le gouvernement de Theresa May à laisser aux élus le temps d'examiner plusieurs options sur le Brexit, y compris celle d'un second référendum sur la sortie de l'Union européenne.

"Il est temps que le projet alternatif du Labour soit au centre de l'attention, tout en gardant ouvertes toutes les options, y compris celle d'un vote public sur l'accord", a expliqué mardi le chef du Parti travailliste Jeremy Corbyn, qui a apposé son nom à cet amendement déposé lundi soir à la Chambre des communes.

"Notre amendement permettra aux élus de voter sur les options pour mettre fin à l'impasse sur le Brexit et empêcher le chaos d'une sortie sans accord", a-t-il ajouté.

Longtemps réticent, Jeremy Corbyn s'est finalement rangé récemment à l'idée d'une nouvelle consultation mais a souligné qu'un tel vote ne devait en aucun cas être une "réédition" de celui de juin 2016. Les partisans du Brexit l'avaient emporté par près de 52% des voix.

Les députés des Communes se réunissent le 29 janvier pour débattre et voter sur de nouvelles mesures sur le Brexit, toujours programmé le 29 mars à 23h00 GMT.

C'est au président de la Chambre, John Bercow, de décider quels amendements doivent être soumis au vote.

Rien n'indique que l'amendement Corbyn obtiendrait une majorité. Le Labour lui-même, qui est divisé sur le Brexit, a souligné que cette proposition ne signifiait pas que le parti travailliste soutenait l'hypothèse d'un second référendum.

A moins de dix semaines de la sortie programmée du Royaume-Uni de l'UE, aucun consensus n'a encore émergé à Londres sur la manière, ni même l'opportunité de mener à bien ce retrait.

Tenue de présenter un "plan B" après le rejet massif par la Chambre des communes, le 15 janvier, de son projet d'accord de divorce avec l'UE, Theresa May s'est bornée lundi à déclarer aux parlementaires qu'elle chercherait à arracher de nouvelles concessions aux Européens tout en se montrant davantage à l'écoute des élus.

Le gouvernement britannique travaille à la mise au point des requêtes qu'il entend formuler auprès de l'Union européenne pour tenter de sortir de l'impasse sur le Brexit, a déclaré mardi le ministre chargé du retrait britannique de l'UE, Stephen Barclay.

Interrogé par la BBC sur les propositions spécifiques que Londres entendait formuler, Stephen Barclay a répondu: "Nous y travaillons dans le cadre de notre exercice d'écoute."

Theresa May doit pour sa part tenir dans la journée une conférence téléphonique avec des représentants du monde des affaires pour les informer de ses projets et entendre leurs questions et inquiétudes, a annoncé son porte-parole à la mi-journée.

Selon un sondage YouGov réalisé le 16 janvier, les Britanniques voteraient à 56% contre 44% en faveur d'un maintien de leur pays dans l'Union européenne si la question leur était à nouveau posée par référendum.

(Guy Faulconbridge et William James; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Henri-Pierre André)