Macron pour une "difficile" articulation économique avec l'Allemagne

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Macron pour une difficile articulation economique avec l'allemagne[reuters.com]
(Crédits : Wolfgang Rattay)

AIX-LA-CHAPELLE, Allemagne (Reuters) - Emmanuel Macron a souhaité mardi que la France et l'Allemagne articulent mieux leurs politiques économiques, en reconnaissant que la tâche s'annonçait difficile, après la signature d'un traité de convergence franco-allemand, à Aix-la-Chapelle.

Les deux pays affirment dans ce texte leur volonté de "faire converger leurs économies et leurs modèles sociaux", alors que leurs politiques et analyses divergent souvent, comme l'ont montré la gestion de la crise des dettes publiques en zone euro et les négociations sur les réformes européennes.

"On doit réussir à mieux articuler nos politiques macroéconomiques. Ça, ça va être très difficile, mais c'est un vrai débat qu'on doit avoir parce que nos politiques macroéconomiques ont en fait été très divergentes", a dit le président français au côté de la chancelière, Angela Merkel, lors d'un débat avec des citoyens, à Aix-la-Chapelle.

"Il va nous falloir construire le consensus entre nos deux pays dans le rapport à ce qu'est la dépense publique, le bon niveau de dépense publique et la bonne stratégie macroéconomique", a-t-il ajouté.

En schématisant les choses, a poursuivi Emmanuel Macron, "sans doute la France a-t-elle eu un goût immodéré pour l'augmentation de la dépense publique et une très faible sensibilité à la notion de déficit public". "De l'autre côté, l'Allemagne a un goût immodéré pour la consolidation budgétaire et une faible sensibilité à la relance par la dépense."

"Si on se coordonne mieux, on peut beaucoup plus lisser nos cycles économiques et faire des choses qui sont intelligentes pour nous deux (...). C'est absolument pertinent au sein d'une zone monétaire et ça fait partie de ce qu'on veut mettre en place", a encore déclaré Emmanuel Macron.

Angela Merkel a quant à elle rappelé qu'en allemand le mot "dette" signifie également "culpabilité".

"On est sous la forte empreinte de notre langue, de notre culture, il faut en prendre acte. Pour pouvoir se rapprocher chacun doit faire des efforts", a-t-elle ajouté.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)