Les indépendantistes catalans rejettent l'offre de dialogue de Madrid

reuters.com  |   |  413  mots
Les independantistes catalans rejettent l'offre de dialogue de madrid[reuters.com]
(Crédits : Sergio Perez)

MADRID (Reuters) - Les partis indépendantistes catalans ont rejeté l'offre de négociations présentée par Madrid, a déploré vendredi la vice-présidente du gouvernement espagnol Carmen Calvo.

"Les groupes pro-indépendance n'acceptent pas le cadre que nous avons proposé", a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des ministres.

"Cela fait des années qu'ils demandent un dialogue. Nous l'avons fait. Si ce n'est pas suffisant, il faut arrêter", a-t-elle poursuivi.

Le plan du gouvernement de Madrid prévoyait des réunions bilatérales entre l'administration centrale et celle de Catalogne, ainsi que la mise en place d'une instance de coordination.

L'opposition conservatrice avait dénoncé ce projet, accusant le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez de céder aux indépendantistes.

Le refus des indépendantistes catalans est un revers pour Pedro Sanchez, un revers qui survient qui plus est à un moment difficile: le Parlement doit se prononcer la semaine prochaine sur le projet de budget 2019, qui a besoin du soutien des sécessionnistes catalans. Un rejet du texte pourrait conduire à des élections législatives anticipées avant l'échéance normalement prévue en 2020.

En outre, le procès de douze dirigeants indépendantistes accusés de sédition s'ouvrira mardi. Le ministère public espagnol pourrait requérir jusqu'à 25 ans de prison pour le rôle que ces leaders ont joué dans la tentative d'accession à l'indépendance menée en 2017.

Dans un tweet, Sanchez a indiqué que l'offre de dialogue de son gouvernement restait sur la table et que son gouvernement travaillait pour "jeter tous les ponts possibles" pour surmonter le fossé qui sépare le pouvoir central des nationalistes catalans. Mais il a réaffirmé que Madrid n'accepterait jamais de référendum sur l'indépendance de la Catalogne.

Pour le vice-président du gouvernement autonome de Catalogne, Pere Aragones, l'échec est imputable au gouvernement Sanchez qui, a-t-il dit, a cédé à la pression de la droite et de l'extrême droite espagnoles en refusant de discuter de l'indépendance.

La Catalogne, a-t-il poursuivi, reste ouverte au dialogue mais "il ne faut pas s'attendre à ce qu'elle renonce au droit à l'autodétermination".

Le Parti populaire (PP), les centristes de Ciudadanos et la formation d'extrême droite Vox ont appelé à manifester dimanche à Madrid pour dénoncer la "trahison" que préparerait selon eux le gouvernement.

(Belén Carreño et Jose Elias Rodriguez; Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)