par Jan Strupczewski

BRUXELLES (Reuters) - Les ministres des Finances de la zone euro, réunis au sein de l'Eurogroupe, discuteront lundi des moyens de mettre en place un budget commun, censé favoriser une intégration plus étroite des pays partageant la monnaie unique.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) avaient décidé en décembre dernier que ce budget serait intégré au budget global de l'UE, lequel représente 1% du revenu national brut communautaire, renvoyant à plus tard la définition de ses caractéristiques. [nL8N1YJ5VJ]

Ce budget doit servir "la convergence et la compétitivité" des 19 pays de la zone euro et, sur la base du volontariat, des pays qui ont ancré leur monnaie au Mécanisme de change européen(MCE) II, la période probatoire de deux ans avant de pouvoir intégrer la monnaie unique.

Les débats s'annoncent animés car y seront confrontées les positions les plus diverses.

La France, qui nourrit les ambitions les plus grandes en la matière, plaide pour une grosse enveloppe indépendante, financée par des impôts spécifiques et des contributions nationales.

Outre leur fonction d'aide à la compétitivité et à la convergence, elle voudrait aussi que ces fonds soient mobilisables pour stabiliser la zone euro en cas de crise.

L'Allemagne est partisane d'un budget moins développé et son ministre des Finances Olaf Scholz a avancé l'idée d'en faire usage pour financer l'assurance chômage des pays victimes d'une récession.

Les Pays-Bas pensent qu'un budget propre à la zone euro serait totalement inutile.

"La discussion va être rude parce qu'il n'y a pas de consensus", dit un haut fonctionnaire européen chargé des préparatifs de la rencontre.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE veulent s'accorder définitivement sur les caractéristiques du budget en juin, en ayant à l'esprit les discussions engagées sur le budget de l'UE proprement dit.

La Commission européenne, qui devra mettre au point la version définitive du budget de la zone euro avant qu'il ne devienne loi de Finances de l'UE, propose qu'il soit de 55 milliards d'euros.

L'apport du budget de l'UE serait de 25 milliards d'euros, destinés aux réformes et à la convergence, le reste prenant la forme de prêts garantis par ce même budget en vue de financer l'investissement dans des pays victimes d'une crise économique momentanée.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)