Glyphosate : Guillaume n'écarte pas un ralentissement de la cadence

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(Crédits : Christian Hartmann)

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, n'écarte pas la possibilité de permettre l'épandage de glyphosate sur 50% des surfaces agricoles françaises au-delà de 2021, alors même qu'Emmanuel Macron s'était engagé à l'interdire à cette date.

Mais la question du pourcentage est de toute façon secondaire, déclare-t-il dans une interview à Reuters.

Ces dernières semaines, l'exécutif a donné des chiffres fluctuants au sujet de cet herbicide aux effets controversés sur la santé, entrant dans composition du Round-up de Monsanto, entreprise rachetée par Bayer.

Fin janvier, Didier Guillaume a jugé que la sortie du glyphosate serait réalisée à 80% au 1er janvier 2021. Emmanuel Macron a quant à lui parlé, le 11 février, d'une interdiction "pour 85% des usages" à cette même date.

"Si on est à 50%, à 60%, à 70%, à 80%, à 90% (des surfaces), on s'en fiche", déclare le ministre de l'Agriculture à Reuters.

"Mon objectif est que, au 1er janvier 2021, il y ait de plus en plus de filières qui soient sorties du glyphosate. S'il y a quelques filières pour lesquelles il n'y a pas encore de solution, ils continueront un peu, le temps qu'on en trouve", ajoute-t-il.

Selon lui, seule compte la trajectoire qui doit mener, dans tous les cas de figure, à la fin de l'herbicide et à faire de la France "le premier pays au monde à se passer du glyphosate".

"Si le point B, on l'atteint dans un an, dans deux ans, dans trois ans, dans quatre ans, on l'atteint", estime Didier Guillaume. "En tout cas, il faut avancer."

Au départ, Emmanuel Macron a fait preuve de volontarisme en proposant d'aller plus loin que la Commission européenne. En novembre 2017, l'exécutif européen a renouvelé l'autorisation du glyphosate pour une durée de cinq ans.

Via Twitter, le chef de l'Etat a alors fait savoir qu'il avait demandé "au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l'utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives (auraient) été trouvées, et au plus tard dans trois ans".

Par la suite, le gouvernement a estimé que des dérogations seraient sans doute nécessaires, une position qu'Emmanuel a entérinée fin janvier.

(Sybille de la Hamaide et Gus Trompiz, édité par Simon Carraud)