Le centre en arbitre du prochain Parlement européen

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(Crédits : Vincent Kessler)

STRASBOURG (Reuters) - Les deux principaux groupes du Parlement européen, le Parti populaire européen (PPE, centre-droit) et les Socialistes et démocrates (SD), perdraient des points au bénéfice de l'extrême droite et du centre, en position d'arbitre, aux élections européennes de mai, selon une étude du Parlement.

D'après cette analyse diffusée lundi et réalisée par la société Kantar Public à partir des sondages nationaux réalisés début février dans les 27 Etats membres, ni la droite, ni la gauche pro-européenne ne seront majoritaires et capables d'imposer leur candidat à la tête de la Commission européenne.

Au sein d'un hémicycle ramené à 705 députés, contre 750 aujourd'hui, par le départ des Britanniques, le PPE obtiendrait 26% des sièges contre 29% en 2014.

La chute serait plus sévère pour les SD qui passeraient de 25% à 19% des eurodéputés, les écologistes restant presque stables, à 6,3% contre 6,7% en 2014.

Le groupe centriste de l'Alliance des démocrates et des libéraux européens (ALDE), où les eurodéputés français du MoDem devraient être rejoints par les élus de La République en marche, sera incontournable pour bâtir une majorité. Il devrait passer de 8,9% à 10,6% des sièges.

La droite eurosceptique représentée par l'Europe des conservateurs et des réformistes (ECR), où siégeaient les conservateurs britanniques, verrait sa représentation passer de 9,3% à 7,2% des sièges, avec une majorité de députés polonais du Parti droit et justice actuellement au pouvoir.

L'Europe de la liberté et de la démocratie directe et l'Europe des Nations et des Libertés, deux groupes agrégeant l'extrême droite anti-européenne et des mouvements populistes comme le mouvement italien anti-système 5 Etoiles, progresseraient de 10,3% des sièges, qu'ils occupent actuellement, à 14,4%.

La gauche radicale passerait de 6,9% à 6,5%.

L'étude classe encore 32% des futurs députés parmi les « non-inscrits » ou les « autres », dans l'attente de décisions sur leurs futurs groupes d'affiliation.

"La recomposition signifiera la fin de la cogestion entre le PPE et le SD, qui n'a pas contribué à nourrir l'intérêt des citoyens européens pour le Parlement", analyse la ministre française des Affaires européennes dans un entretien au Monde.

"Dans une telle configuration, le groupe des nationalistes ne pèsera guère. Ils ne formeront pas un groupe cohérent avec un quelconque projet", estime Nathalie Loiseau.

(Gilbert Reilhac, édité par Sophie Louet)