Aéroport de Toulouse : Les élus le 6 mars chez Bruno Le Maire

reuters.com  |   |  609  mots
Aeroport de toulouse: les elus le 6 mars chez bruno le maire[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

par Johanna Decorse

TOULOUSE (Reuters) - Les actionnaires publics de la société Aéroport de Toulouse rencontreront le 6 mars le ministre de l'Economie Bruno le Maire pour s'assurer de la volonté de l'Etat de conserver les 10,01% qu'il lui reste au capital de la plateforme aéroportuaire, a-t-on appris auprès de la sénatrice (RDSE) Françoise Laborde.

Cette rencontre intervient au moment où l'actionnaire privé Casil Europe, issu du consortium chinois Symbiose, a décidé de céder sa participation de 49,99% dans le capital d'ATB, troisième aéroport régional français qui a connu l'an dernier un trafic record avec 9,6 millions de passagers.

La décision de Casil Europe de revendre ses parts acquises en avril 2015 pour 308 millions d'euros serait liée au choix de l'Etat de conserver les 10,01% qu'il lui reste au capital d'ATB, affirment plusieurs sources proches du dossier.

Celui-ci a en effet indiqué en février 2018 qu'il renonçait pour l'instant à exercer son option de vente sur ses parts restantes, mais élus et actionnaires publics locaux veulent « un engagement écrit ».

"Nous recevons depuis plusieurs mois des marques d'intérêt de plusieurs repreneurs potentiels, c'est pourquoi nous avons décidé d'amorcer un processus de vente et avons mandaté la banque Lazard pour recevoir les offres », a expliqué à Reuters un porte-parole de Casil Europe sans préciser la date à laquelle ces offres devront être déposées.

"Il peut ne pas y avoir de transaction au final. Notre seul critère pour qu'il y ait une transaction sera le prix », a ajouté ce porte-parole.

"Fondamentalement, Casil n'était pas vendeur d'autant qu'un accord a été signé en décembre entre tous les actionnaires sur une politique de dividende commune et que les résultats de l'aéroport sont tout à fait supérieurs aux objectifs du 'business plan' que nous nous étions fixés », précise-t-il.

AU MOINS TROIS CANDIDATS AU RACHAT

Depuis le rachat de 49,99% des parts de la société ATB en avril 2015, les dividendes se sont élevés à 20 millions d'euros en 2016 (dont 15 puisés dans les réserves) et à 7,85 millions d'euros en 2017, ce qui a soulevé la colère de plusieurs élus et associations opposés à cette privatisation partielle.

L'accord sur les dividendes a été adopté à l'unanimité le 22 décembre dernier par les membres du conseil de surveillance, représentants de Casil Europe et des actionnaires publics, la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, Toulouse Métropole, la région Occitanie et le département de Haute-Garonne qui détiennent toujours 40% du capital d'ATB.

Trois entreprises ou groupements au moins font partie de la « short-list » des candidats au rachat des parts de Casil Europe selon la sénatrice de Haute-Garonne Françoise Laborde, parmi lesquels Vinci Airports, allié à la Caisse des dépôts Infratructure et à Predica (groupe Crédit Agricole). Eiffage est également en lice.

Tout en indiquant qu'« il ne commenterait pas une procédure en cours », le groupe de BTP admet néanmoins que « la concession aéroportuaire présente de nombreuses synergies » avec ses métiers » et confirme «sa volonté de se diversifier dans l'aéroportuaire dans le cadre du renouvellement de son portefeuille de concessions ».

De son côté, la Banque Populaire Occitane a confirmé lundi à Reuters « être candidate au projet de rachat » des parts de Casil Europe au côté de la Caisse d'Epargne Midi-Pyrénées.

Le réseau bancaire s'appuie sur la société de capital investissement Ardian, engagée au capital de plusieurs plateformes en Europe, à Milan, Naples, Turin, et jusqu'à l'année dernière dans l'aéroport de Luton, en Grande-Bretagne, et des fonds Mirova (Natixis).

(Edité par Sophie Louet)