Le Pakistan demande l'aide de l'Onu face aux tensions avec l'Inde

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(Crédits : Akhtar Soomro)

ISLAMABAD (Reuters) - Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a rejeté mardi toute responsabilité de son pays dans l'attentat qui a coûté la vie à 40 paramilitaires indiens la semaine dernière au Cachemire et ravivé les tensions entre les deux puissances d'Asie du Sud.

L'Inde accuse Islamabad de complicité dans cette attaque revendiquée par les islamistes pakistanais de la Jaish-e-Mohammad (JeM).

Imran Khan a lancé un appel au dialogue, déploré que l'Inde ait "porté des accusations contre le Pakistan sans aucune preuve" et ajouté que son gouvernement était prêt à coopérer à l'enquête, tout en prévenant qu'Islamabad riposterait à toute attaque de son voisin et rival historique.

Le Premier ministre nationaliste indien Narendra Modi, en campagne pour les législatives qui doivent avoir lieu d'ici mai et dont la posture de fermeté semble plaire à l'électorat, a donné carte blanche aux forces de l'ordre pour mettre fin aux violences séparatistes dans la région himalayenne.

Le Pakistan s'est inquiété mardi de cette montée des tensions et a demandé aux Nations unies d'intervenir.

"C'est avec un sentiment d'urgence que j'attire votre attention sur la détérioration de la sécurité dans notre région après que l'Inde a menacé de recourir à la force contre le Pakistan", écrit le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shan Mahmood Qurehsi, dans une lettre adressée au secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres.

"Il est impératif de prendre des mesures en vue d'une désescalade. Les Nations unies doivent prendre des mesures pour réduire les tensions", ajoute-t-il.

Les autorités indiennes ont annoncé lundi la mort de l'organisateur présumé de l'attaque lors d'un affrontement avec les forces de l'ordre.

Selon un responsable de l'armée indienne, s'exprimant mardi devant les journalistes, l'attentat a été supervisé depuis une zone frontalière par des commandants de la principale agence du renseignement pakistanais, l'ISI, et des commandants de la JeM.

"La JeM est l'enfant de l'armée pakistanaise et de l'ISI", a encore déclaré le général K.J.S Dhillon.

"Attribuer (l'attaque) au Pakistan avant même d'avoir enquêté est absurde", répond dans sa lettre Shan Mahmood Qurehsi. "Il faut demander à l'Inde de mener une enquête transparente et crédible."

L'Inde et le Pakistan, qui possèdent l'arme nucléaire, se sont livré trois guerres, la première lors de la partition de 1947, puis en 1965 et 1971.

(James Mackenzie à Islamabad, avec Fayaz Bukhari et Zeba Siddique à Srinagar, Inde; Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)