Déjà 11 milliards d'euros de demande pour l'emprunt syndiqué français

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LONDRES (Reuters) - Le nouvel emprunt obligataire syndiqué à 30 ans de la France a déjà reçu pour plus de 11 milliards d'euros de manifestations d'intérêt, a indiqué mardi l'un des chefs de file de l'opération.

L'Agence France Trésor (AFT) a fixé la "guidance" à environ 10 points de base au-dessus de l'emprunt existant à échéance 2048, a-t-il ajouté.

La mise à prix est attendue dans la journée via BNP Paribas, Crédit Agricole, HSBC, JPMorgan et Société générale.

La nouvelle émission, avec échéance au 26 mai 2050, avait été annoncée lundi par l'AFT.

La demande pour les émissions souveraines dans la zone euro semble insatiable avec les taux d'intérêt à leurs plus bas niveaux depuis des mois.

Des émissions obligataires de l'Italie et de la Belgique ont remporté un franc succès en début d'année et Chypre est aussi sur le marché avec une émission à 15 ans dont la mise à prix est également attendue mardi.

"Il y a beaucoup de demande partout, le 30 ans italien a eu des ordres représentant 41 milliards d'euros et le spread français est plutôt large après les manifestations des 'Gilets jaunes'", commente Daniel Lenz, stratège taux chez DZ Bank.

"Je m'attends donc à beaucoup d'intérêt pour cette opération, d'autant que la chasse au rendement a repris."

Les rendements de la zone euro évoluent peu mardi matin, proches de leurs plus bas récents, avec le 30 ans français qui abandonne un point de base à 1,61% - son plus bas niveau en deux semaines.

Le rendement de l'OAT à 10 ans s'établit à 0,55%, non loin du plus bas en 26 mois de 0,519% inscrit la semaine dernière.

Son équivalent allemand est à 0,11%, après avoir touché le 8 février un plus bas depuis octobre 2016 de 0,077%, et en Italie le rendement du 10 ans est à un plus bas de deux semaines de 2,739%.

Les coûts d'emprunt dans la zone euro sont comprimés par les anticipations d'une nouvelle salve de prêts à long terme de la Banque centrale européenne (BCE) au bénéfice des banques de la zone euro, alimentées vendredi par des propos de Benoît Coeuré, membre du directoire de la banque centrale.

(Abhinav Ramnarayan, Véronique Tison pour le service français, édité par Marc Joanny)