L'homme soupçonné d'avoir insulté Finkielkraut arrêté

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(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - L'homme soupçonné d'avoir proféré des injures antisémites à l'encontre du philosophe français Alain Finkielkraut lors d'une manifestation des "Gilets jaunes" samedi dernier à Paris, a été interpellé, apprend-on mercredi auprès du parquet de Paris.

L'homme a été placé en garde à vue mardi soir par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet le 17 février du chef d'injure publique en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race ou la religion.

L'homme, Benjamin W., âgé de 36 ans, est originaire de Mulhouse (Haut-Rhin) s'est rendu à une convocation, précise-t-on de source judiciaire.

Il évoluerait dans les milieux musulmans radicalisés, a déclaré la ministre de la Justice Nicole Belloubet, qui était interrogée mercredi matin sur Franceinfo.

"C'est quelqu'un qui manifestement a une forme de radicalisation. Je pense que ce qui est important, c'est qu'il soit en garde à vue", a déclaré la ministre.

Priée de dire si le suspect était un musulman pratiquant avec des pratiques salafistes, Nicole Belloubet a répondu: "oui".

"Les injures qu'a subies Alain Finkielkraut sont absolument inacceptables. C'est une atteinte à la République, à ce qui fait l'identité de notre République", a dit Nicole Belloubet.

"J'ai l'impression que, de multiples parts, on viole l'article premier de notre Constitution, qui assure l'égalité entre les citoyens sans distinction d'origine, de race, de religion", a-t-elle ajouté.

Cet article stipule que "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. (...).

La ministre de la Justice a précisé que l'enquête n'était pas terminée, suggérant que d'autres interpellations pourraient avoir lieu.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées mardi en France pour dénoncer la recrudescence de l'antisémitisme contre lequel Emmanuel Macron a promis des "actes forts".

L'exécutif a confirmé sa volonté de durcir l'arsenal législatif, notamment les règles imposées aux réseaux sociaux.

(Emmanuel Jarry, avec Richard Lough et Danielle Rouquié, édité par Yves Clarisse)