Benalla : Enquête ouverte pour entrave à la manifestation de la vérité

reuters.com  |   |  364  mots
Benalla: enquete ouverte pour entrave a la manifestation de la verite[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour entrave à la manifestation de la vérité le 15 février dans le cadre de l'affaire Benalla, a-t-on appris auprès des services du procureur de la République.

Cette enquête, ouverte vendredi, a été confiée à la brigade criminelle, ajoute-t-on de même source.

De source judiciaire, on précise qu'elle vise un ensemble d'infractions potentielles, notamment des propos tenus en garde à vue, une conversation enregistrée (et révélée par Mediapart) au cours de laquelle Alexandre Benalla et Vincent Crase envisagent d'aller de nuit au siège de La République en marche pour retirer des éléments gênants, et la question du coffre-fort personnel de l'ex-collaborateur.

Libération rapportait la semaine dernière que Chokri Wakrim, compagnon de la commissaire de police alors responsable de la sécurité du Premier ministre, aurait pu être à l'origine de la disparition de ce coffre-fort, juste avant la perquisition de l'appartement.

L'entrave à la manifestation de la vérité est définie par le Code pénal comme le fait de "modifier l'état des lieux d'un crime ou d'un délit soit par l'altération, la falsification ou l'effacement des traces ou indices, soit par l'apport, le déplacement ou la suppression d'objets quelconques" mais aussi de "détruire, soustraire, receler ou altérer un document public ou privé ou un objet de nature à faciliter la découverte d'un crime ou d'un délit, la recherche des preuves ou la condamnation des coupables".

L'annonce de l'ouverture de cette enquête intervient le jour de la publication d'un rapport accablant du Sénat, sur les agissements d'Alexandre Benalla et les dysfonctionnements à la présidence de la République qui ont permis à l'ancien proche d'Emmanuel Macron de s'arroger des pouvoirs exorbitants.

Les sénateurs ont notamment regretté une "incompréhensible indulgence" dans la hiérarchie d'Alexandre Benalla, émis des doutes sur l'effectivité des sanctions prises à son encontre et demandé à ce qu'il soit poursuivi pour "faux témoignage" tout en soulignant les "incohérences" de déclarations de collaborateurs elyséens.

(Julie Carriat, avec Service France, édité par Yves Clarisse)