Vallourec écarte la nécessité d'une augmentation de capital

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Vallourec: ebidta en nette amelioration, nouveau plan d'economies[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - Vallourec a annoncé mercredi une nette progression de son résultat brut d'exploitation (RBE) en 2018 ainsi que la mise en place de nouvelles mesures d'économies et l'extension de lignes bancaires, le groupe écartant ainsi la nécessité d'une recapitalisation à court terme.

Le producteur de tubes sans soudure en acier, frappé ces dernières années par la réduction des investissements pétroliers, prévoit des économies brutes supplémentaires d'au moins 200 millions d'euros à l'horizon 2020, en plus des 445 millions déjà générées à fin 2018, son plan incluant une réduction importante de ses effectifs en Allemagne (environ 600 salariés sur 3.400).

Alors que certains analystes redoutaient une nouvelle augmentation de capital du groupe cette année, Vallourec a indiqué qu'il visait en 2019 une forte augmentation de son RBE, une poursuite de l'amélioration du besoin en fonds de roulement et des investissements industriels de l'ordre de 180 millions d'euros.

Le groupe a également annoncé l'extension à février 2021 de 600 millions d'euros de lignes bancaires qui arrivaient à échéance en 2020, ainsi que la mise en place de nouvelles mesures d'économies au Brésil et un projet de cession d'actifs dédiés aux centrales conventionnelles au charbon.

"Sur la base des tendances actuelles de marché et des objectifs énoncés ci-dessus, le groupe respecterait son covenant bancaire à la fin de l'exercice", a ajouté Vallourec, dont le ratio d'endettement net ajusté - qui doit être inférieur à un plafond de 100% en vertu de ses contrats bancaires - s'établissait à 72% à fin 2018.

"On n'a aucune grosse maturité qui tombe d'ici à 2021 du côté de nos lignes bancaires et la seule maturité obligataire a déjà été refinancée (...), donc il n'y a strictement aucune raison de faire une augmentation de capital", a de son côté souligné son directeur financier, Olivier Mallet, lors d'une conférence téléphonique.

"On peut avec sérénité se concentrer au cours des deux prochaines années sur la poursuite de l'amélioration (de nos performances)", a-t-il ajouté.

5.600 POSTES SUPPRIMÉS DEPUIS 2014

Dans la foulée, après avoir dégradé en novembre la note de crédit du groupe de B à B-, Standard & Poor's a indiqué que les annonces de Vallourec ne changeaient pas cette note mais qu'elles diminuaient quelque peu la pression sur celle-ci.

Vallourec a enregistré au titre de 2018 une perte nette part du groupe de 502 millions d'euros (contre -537 millions en 2017), un chiffre d'affaires de 3,9 milliards (+4,6%) et un cash-flow disponible de -494 millions (contre -423 millions).

Ce dernier indicateur est cependant ressorti positif au quatrième trimestre, à hauteur de 76 millions, ce que le groupe perçoit comme le signe d'une amélioration à venir en 2019.

Vallourec a en outre nettement amélioré son RBE, qui s'est établi à 150 millions d'euros sur l'ensemble de l'exercice (contre 2 millions en 2017).

Selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S, les analystes attendaient en moyenne une perte nette de 422 millions d'euros, un RBE de 119 millions et un chiffre d'affaires de 3,9 milliards.

En termes de tendances de marché, le groupe prévoit pour 2019 une reprise confirmée de son activité pétrole et gaz, principalement tirée par les marchés internationaux.

Vallourec a déjà réduit ses effectifs d'environ 24% depuis 2014 sur la base de son périmètre historique, soit 5.600 postes supprimés dont environ 3.000 en Europe et environ 1.600 au Brésil.

Le groupe, dont Bpifrance et le japonais Nippon Steel & Sumitomo Metal sont les premiers actionnaires avec 14,6% du capital chacun, avait bénéficié en 2016 d'une augmentation de capital de 1 milliard d'euros.

(Benjamin Mallet, édité par Gwénaëlle Barzic)