La mise en garde des professionnels des Ehpad

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La mise en garde des professionnels des ehpad[reuters.com]
(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Les professionnels du secteur de l'Aide aux personnes âgées ont exhorté jeudi le gouvernement à "tenir ses promesses" de réforme et à mettre en place des mesures concrètes dès 2019 pour améliorer leur quotidien et celui de leurs patients.

Les 10 organisations syndicales représentatives du secteur (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, Fédération autonome, FO, FSU, Solidaires, UFSA et UNSA) ainsi que l'Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) se sont réunies en matinée devant l'Elysée pour déposer les "milliers" de pétitions qu'ils ont recueillies dans le cadre de la concertation sur le grand âge et l'autonomie.

"On arrive à un point de rupture. Il faut trouver des pistes qui permettent de complètement changer le modèle de l'aide au personnes âgés en établissement et en domicile", a déclaré à Reuters Romain Grizolme, directeur de l'AD-PA.

Les auteurs des pétitions réclament des moyens supplémentaires pour que les professionnels puissent mieux accompagner les personnes âgées, dit-il. Ils souhaitent également une baisse des coûts d'hébergement et de soins payés par les familles.

"Nous sommes venus pour dire : 'voyez combien c'est un sujet de préoccupation majeur de nos concitoyens, voyez comme la loi 2019 que vous avez promise est attendue, voyez combien il faut qu'il y ait des effets concrets dès 2019'".

Pour le directeur de l'AD-PA, "le quotidien des personnes âgées, des familles, des professionnels n'a pas changé depuis un an". Il n'exclut pas de nouvelles mobilisations.

L'Etat a lancé en octobre un grande concertation sur la dépendance pour revoir complètement la prise en charge des personnes âgées, avec pour objectif de voter une loi d'ici fin 2019.

Les résultats de la mission confiée à Dominique Libault, conseiller d'Etat et directeur de la sécurité sociale de 2003 à 2012, sur ce sujet devraient être connus dans les prochaines semaines.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait accordé en mai dernier une enveloppe de 360 millions d'euros supplémentaires de 2019 à 2021 pour recruter du personnel soignant pour les établissements d'hébergement pour les personnes âgées dépendantes (Ehpad), en réponse aux mobilisations de janvier et mars de 2018.

Elle a aussi annoncé en janvier qu'une prime dont le montant restait à déterminer serait versée aux aides-soignants des Ehpad.

En France, la prise en charge de la perte d'autonomie représente 30 milliards d'euros.

Les pouvoirs publics et la solidarité (collectivités locales, Etat, Sécurité sociale) financent 79% de cette dépense (23,7 milliards d'euros), les ménages financent 6,3 milliards d'euros, selon l'Observatoire 2018 de la Mutualité Française.

(Caroline Pailliez, édité par Yves Clarisse)