Allemagne : L'indice Ifo au plus bas depuis décembre 2014

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Allemagne: l'indice ifo au plus bas depuis decembre 2014[reuters.com]
(Crédits : Kai Pfaffenbach)

BERLIN (Reuters) - Le climat des affaires en Allemagne s'est dégradé pour le sixième mois d'affilée en février, tombant à son plus bas niveau depuis plus de quatre ans et laissant penser que les chefs d'entreprise s'attendent à ce que la croissance de la première économie européenne perde encore de l'élan.

L'indice de l'institut munichois Ifo est ressorti à 98,5 en février, au plus bas depuis décembre 2014, alors qu'il était attendu à 99,0 après 99,3 en janvier (99,1 en première estimation).

"L'économie allemande reste faible", a dit Clemens Füst, le président de l'institut.

L'indice, comme d'autres indicateurs, suggère une croissance de l'ordre de 0,2% seulement en Allemagne au premier trimestre.

Très tournée vers l'exportation, la première économie d'Europe subit le contrecoup des tensions commerciales du moment et du risque de voir la Grande-Bretagne quitter l'Union européenne (UE) le mois prochain sans accord amiable.

Le recul de l'indice Ifo, très suivi, semble signifier que les entreprises redoutent pour l'économie allemande de gros dégâts si les contentieux commerciaux que les Etats-Unis entretiennent à la fois avec la Chine et avec l'Union européenne ne sont pas résolus.

Et de ce point de vue, la menace brandie par le président Donald Trump de taxer les voitures européennes importées est particulièrement prise au sérieux en Allemagne, en raison du poids économique de son secteur automobile.

"Plus nous nous rapprochons du Brexit et d'une décision des Etats-Unis sur la taxation des automobiles, plus ces questions pèsent sur la confiance des entreprises", observe Andreas Scheuerle, économiste de DekaBank. "Les vagues grossissent et dans cette mer tourmentée, les entreprises réduisent la voilure."

Le sous-indice Ifo mesurant le jugement des chefs d'entreprise sur la situation actuelle a reculé à 103,4 contre 103,9 anticipé et 104,5 en janvier; celui des anticipations tombe à 93,8 contre 94,2 attendu et 94,3 en janvier.

(Joseph Nasr et Rene Wagner; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)