Macron verra Merkel mercredi sur le Brexit, les USA, la défense et l'UE

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(Crédits : Thilo Schmuelgen)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron recevra Angela Merkel mercredi pour s'entretenir du Brexit, des relations transatlantiques, des projets franco-allemands dans la défense et des grands dossiers européens, a annoncé vendredi la présidence française.

Le président français doit prononcer fin février-début mars un important discours sur l'Europe pour mobiliser les Européens en vue notamment des élections européennes de mai.

Son absence à la conférence de Munich la semaine dernière avait soulevé des interrogations sur la qualité de ses relations avec la chancelière à l'approche du scrutin, leurs partis étant appelés à siéger dans des groupes concurrents.

Mercredi, ils "évoqueront les principaux sujets à l'ordre du jour du Conseil européen de mars (politique industrielle européenne, renforcement de la zone euro, lutte contre la désinformation), le Brexit, les relations transatlantiques et la situation internationale, ainsi que la relation de défense entre la France et l'Allemagne", a précisé l'Elysée.

Un mois après la signature du traité de coopération et d'intégration franco-allemand d'Aix-la-Chapelle, sur lequel ils feront un point d'étape, les accords et propositions communes entre Paris et Berlin se multiplient :

BUDGET DE LA ZONE EURO - La France et l'Allemagne ont adopté une position commune sur cet instrument, qui vise à soutenir la croissance, la compétitivité et la convergence en son sein, selon un document vu vendredi par Reuters.

Cet accord devrait ouvrir la voie à un compromis négocié par les ministres des Finances de la zone euro, qui travailleront le mois prochain sur ce sujet, qui ne fait pas l'unanimité.

La France et l'Allemagne proposent que ce budget soit piloté par les membres de la zone euro, qu'il soit financé par des fonds du budget de l'Union venant des Etats de la zone, des contributions de ses membres et des ressources extérieures comme possiblement une taxe sur les transactions financières.

Ce budget doit financer des réformes menées par les Etats membres de la zone, des projets ou programmes d'investissements.

PROJETS COMMUNS DANS LA DÉFENSE - Paris et Berlin ont trouvé un accord technique sur la question sensible des exportations d'armements, selon une source au fait du dossier.

Un rapprochement des doctrines française et allemande dans ce domaine est jugé indispensable pour assurer que les projets d'avion de combat et de char communs soient soutenables financièrement et voient donc effectivement le jour.

"Un travail a été mené par les gouvernements français et allemand sur des principes communs, reposant sur la confiance mutuelle", disait il y a quelques jours une autre source. "Les échanges se poursuivent pour parvenir à des engagements durables et fermes."

POLITIQUE INDUSTRIELLE - La France et l'Allemagne ont officialisé mardi le lancement d'une nouvelle politique industrielle censée aider les entreprises européennes à résister à la concurrence internationale.

Le premier projet soutenu par les deux pays concerne la production de batteries pour les véhicules électriques. Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière que le soutien des deux Etats, d'un montant cumulé de 1,7 milliard d'euros, conduirait à la construction d'une usine en France et une usine en Allemagne.

France et Allemagne veulent aussi convaincre leurs partenaires européens de modifier le droit de la concurrence qui a empêché la création d'un géant européen du ferroviaire en rapprochant Siemens et Alstom pour contrer le mastodonte chinois CRRC.

RELATIONS AVEC LES ÉTATS-UNIS - La France et l'Allemagne sont confrontés aux défis diplomatiques, sécuritaires et commerciaux posés par la politique du président américain.

Donald Trump a dit mercredi que les Etats-Unis instaureraient des droits de douane sur les importations d'automobiles européennes si aucun accord commercial n'était trouvé avec l'Union européenne, une menace de taille pour l'Allemagne.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a promis pour sa part une réaction rapide de l'UE en cas de relèvement de ces droits de douane.

Vendredi, la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a déclaré que les Etats européens décideraient prochainement du début de négociations commerciales. Selon des sources diplomatiques, l'Allemagne souhaite que le rythme s'accélère tandis que la France préfère attendre au moins l'issue des élections européennes de mai.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)