Sept points encore en suspens dans les négociations UE-Mercosur, déclare Hogan

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Sept points encore en suspens dans les negociations ue-mercosur[reuters.com]
(Crédits : Yves Herman)

par Gus Trompiz

PARIS (Reuters) - Sept points sont encore en suspens dans les négociations sur un accord de libre-échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur, a déclaré samedi à Reuters le commissaire européen à l'Agriculture Phil Hogan, qui en a imputé la responsabilité à la partie adverse.

"Il reste sept questions en suspens, sur lesquelles nous avons besoin que le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) fasse des concessions", a-t-il dit lors d'un entretien accordé en marge du Salon de l'agriculture à Paris. Il s'agit des voitures, des pièces détachées des voitures, des règles d'origine, des marchés publics, de la question maritime, du lait et des appellations géographiques.

"Le Mercosur n'a pas répondu à nos attentes sur ces sujets et c'est la raison pour laquelle nous n'avons pas d'accord", a-t-il ajouté. "Nous ne sommes pas plus proches (d'un accord qu'il y a un an-NDLR) parce que les pays du Mercosur ont fait machine arrière sur certains produits sur lesquels nous étions parvenus à un accord en 2017".

"Je regrette cela profondément mais il semble qu'il y ait des raisons politiques à cela dans les pays du Mercosur, donc attendons de voir", a-t-il poursuivi. "Le prochain round de négociations aura lieu en mars donc nous verrons si l'attitude des pays du Mercosur est de conclure un accord en 2019, s'ils sont sérieux ou non".

Entamées en 1999, les négociations commerciales entre le Mercosur et l'UE se déroulent par à-coups et se heurtent à des résistances des deux côtés. Elles sont censées faciliter les importations européennes de produits agricoles du Mercosur et les importations latino-américaines de biens manufacturiers européens.

Le Commissaire européen a par ailleurs estimé que le litige qui oppose Washington et Bruxelles sur un quota autorisant les pays tiers à exporter 45.000 tonnes de boeuf sans hormone par an vers l'Union serait réglé d'ici "quatre à six semaines".

Les Etats-Unis réclament une part plus large de ce quota, partagé avec d'autres pays comme l'Argentine ou l'Australie et créé à la suite d'une décision de l'organe d'appel de l'OMC après l'interdiction en 1981 de la viande aux hormones en Europe.

La question de ce quota est distincte de toute négociation commerciale plus large avec Washington, a déclaré Phil Hogan, réaffirmant la position de la Commission, d'exclure l'agriculture du champ de négociations autres.

La France fait de la conclusion d'un traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne dans le domaine de l'agriculture une "ligne rouge absolue", avait indiqué vendredi une source à l'Elysée, après l'annonce d'une décision prochaine sur le début de négociations commerciales avec Washington.

(Marine Pennetier pour le service français, édité par Julie Carriat)