Grand débat : Le Maire hostile à plus de redistribution

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(Crédits : Tt News Agency)

PARIS (Reuters) - Le redressement de la France ne passe pas par plus de redistribution fiscale, a déclaré vendredi le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire.

Au moment où le "grand débat national" voulu par Emmanuel Macron face au mouvement des "Gilets jaunes" s'achève, le ministre a défendu les réformes de la fiscalité du capital mises en oeuvre par le gouvernement comme seules à mêmes de favoriser le développement de l'investissement et de l'innovation et, partant, de la réindustrialisation du pays.

"J'ai le sentiment qu'on trompe les Français en leur disant que la solution, c'est plus de redistribution", a-t-il dit en ouvrant un colloque sur les réformes.

"Il y a déjà beaucoup de redistribution fiscale dans notre pays. On peut certainement encore l'améliorer, corriger des choses, corriger des injustices, mais le redressement français ne passe pas par plus de redistribution fiscale", a-t-il ajouté, "le redressement de la France passe par plus de création de richesse, plus d'innovation, plus d'investissement, plus de recherche."

Evoquant la réforme "attaquée", "critiquée" de la fiscalité du capital, avec l'emblématique suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune, Bruno Le Maire l'a jugée "nécessaire pour développer l'investissement, l'innovation et donc la réindustrialisation de notre pays."

"Ce n'est pas pour faire un cadeau aux riches mais pour faire un cadeau à l'investissement (...) c'est une pierre maîtresse de notre politique économique", a-t-il dit.

Au passage, le ministre des Finances a insisté une nouvelle fois sur la nécessité de "tenir l'équilibre des finances publiques".

Sur ce dernier point, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire Pierre Moscovici, qui succédait à Bruno Le Maire à la tribune, a souligné de nouveau que le retour du déficit public de la France au-dessus de la barre des 3% du PIB programmé pour cette année n'était "pas problématique au regard des règles" européennes, étant lié à la seule transformation du CICE en baisse de charges pérenne.

"Mais il faudra bien que le chemin de la décrue des déficits et du recul de la dette reprenne son cours" pour les années qui suivent", a-t-il ajouté.

Le déficit public de la France devrait remonter à 3,2% du PIB cette année, du fait de l'impact de la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi, estimé à 0,9 point de PIB, contre 2,7% en 2018.

La trajectoire des finances publiques, que le gouvernement doit actualiser le mois prochain, prévoit pour l'instant de le ramener à 1,4% du PIB en 2020.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)