Des milliers de jeunes manifestent contre le dérèglement climatique

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Des milliers de jeunes manifestent contre le dereglement climatique[reuters.com]
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

PARIS (Reuters) - Des dizaines de milliers de jeunes ont manqué les cours et manifesté en France vendredi pour pousser les responsables politiques à lutter davantage contre le dérèglement climatique.

Ils participaient au mouvement mondial de grèves scolaires fédéré autour de la lycéenne Greta Thunberg, qui manifeste tous les vendredis depuis août devant le Parlement suédois (). Elle avait participé le 22 février au deuxième rassemblement français et avait été reçue par Emmanuel Macron.

Vendredi, 29.000 personnes ont manifesté à Paris sans incident, selon la police, et des milliers d'autres dans d'autres villes comme Lyon, où plus de 12.000 collégiens, lycéens et étudiants ont défilé derrière une banderole "Un avenir juste. Juste un avenir".

Les organisateurs font état de 168.000 manifestants dans toute la France, dont 50.000 à Paris.

"La question devient vitale. On joue notre vie", a dit à Reuters Elia Hans, une lycéenne lyonnaise âgée de 17 ans.

"Le temps presse, il faut agir avant qu'il ne soit trop tard, avant que la situation ne soit irréversible", a déclaré pour sa part Luna Paradis, une lycéenne âgée de 15 ans.

Ces mobilisations interviennent à la veille d'une "marche du siècle" pour le climat et contre les injustices, à Paris et d'autres villes françaises, à laquelle appellent de nombreuses organisations non gouvernementales.

Le site collectif ilestencoretemps.fr annonçait 226 grèves pour ce vendredi et 209 événements prévus samedi.

"Nous sommes aujourd'hui des millions, prêt·es à résister, à déployer les alternatives, à demander des comptes au gouvernement, aux multinationales, aux banques et aux institutions financières", écrivent ces ONG dans un appel unitaire.

"RÉDUIRE DRASTIQUEMENT LES ÉMISSIONS"

"Nous devons réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant pour limiter le réchauffement global à 1,5°C. Nous devons préserver la biodiversité, alors que nous vivons une sixième extinction de masse. Nous devons renouveler la démocratie (...). Nous devons répartir les richesses pour obtenir la justice sociale", ajoutent-elles.

Des débats sur l'environnement ont été organisés vendredi dans des écoles, collèges et lycées. Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, y a participé en Gironde.

Jeudi, Oxfam France, Greenpeace, Notre affaire à tous et la Fondation Nicolas Hulot ont mis leur menace à exécution en déposant un recours en justice contre l'Etat pour non-respect de ses engagements climatiques.

En visite au Kenya, où il participé à la troisième édition du "One planet summit", Emmanuel Macron a indirectement répondu jeudi aux critiques en évoquant les "impatiences" exprimées par "la jeunesse".

"On doit changer en profondeur notre modèle, c'est-à-dire remettre an coeur de l'économie de marché la place de l'environnement, remettre au coeur de chacun de nos investissements et des choix d'entreprises la part de la biodiversité, du développement durable et de la lutte contre les émissions", a-t-il dit. "Moi j'y prendrai toute ma part."

Malgré son titre de "champion de la Terre" reçu à l'Onu en septembre et son slogan "Make our planet great again", le président français affiche un bilan mitigé en matière de lutte contre le changement climatique.

Objet de vives critiques des ONG et épinglé par le Conseil économique, social et environnemental (Cese), le projet de loi relatif à l'énergie et au climat, qui devait être présenté lundi, a été "renforcé" pour lever "toute ambiguïté sur l'ambition de la France", selon l'Elysée.

(Jean-Baptiste Vey à Paris, Catherine Lagrange à Lyon et Claude Canellas à Bordeaux, édité par Yves Clarisse)