Pernod Ricard vise une hausse des marges en EMEA-Latam

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(Crédits : Regis Duvignau)

PARIS (Reuters) - Pernod Ricard, cible du fonds activiste Elliott, estime que la région Europe-Moyen Orient-Afrique-Amérique latine (EMEA-Latam) est bien positionnée pour enregistrer une "solide" croissance et améliorer ses marges.

Cet ensemble, qui ne compte pas la France et qui pèse pour 29% des ventes du numéro deux mondial des vins et spiritueux, a vu sa croissance organique limitée à 3% au premier semestre 2018-2019, un chiffre inférieur à la moyenne de 7,8% de l'ensemble du groupe en raison d'une baisse en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni.

Pour accélérer le pas, Pernod Ricard mise sur ses innovations, ses marques haut de gamme, le développement de ses marques de gin et de tequila, une meilleure efficacité opérationnelle et la poursuite de la gestion "active" de son portefeuille.

Interrogé sur des rumeurs de cession de ses marques de vins, moins rentables, le PDG de la région a souligné lors d'une conférence téléphonique qu'elles constituaient un "bon complément" pour les marques de spiritueux.

Mais "celles dont le potentiel de croissance et de marge n'est pas suffisant sont de bons candidats à la vente", a ajouté Gilles Bogaert.

Le portefeuille de vins de Pernod Ricard (l'australien Jacob's Creek, le néo-zélandais Brancott Estate, l'américain Kenwood et l'espagnol Campo Viejo) compte pour 5% des ventes du groupe et 6% de celle de la région EMEA-Latam.

Ses ventes ont reculé de 8% au premier semestre de l'exercice 2018-2019, nourrissant des spéculations sur une possible cession.

De son côté, Pernod Ricard a expliqué cette baisse par une stratégie de valeur, avec moins de promotions et de rabais, et par des comparatifs élevés pour Campo Viejo.

Le groupe a relevé début février son objectif de résultat opérationnel annuel après un premier semestre très supérieur aux prévisions et a dévoilé les objectifs d'un nouveau plan stratégique visant une accélération de sa croissance organique et une amélioration de sa rentabilité.

Maintenant la pression, le fonds américain Elliott a jugé que ce plan manquait d'ambition et a renouvelé ses demandes de modification de la gouvernance.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)