Castaner dénonce le regain d'antisémitisme en honorant les victimes de Merah

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Castaner denonce le regain d'antisemitisme en honorant les victimes de merah[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

TOULOUSE (Reuters) - Sept ans après les attentats commis en 2012 par Mohamed Merah au nom du djihad, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a célébré mardi à Toulouse la mémoire de ses quatre victimes juives en dénonçant un regain de l'antisémitisme en France.

Le 19 mars 2012 à l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse (rebaptisée depuis Ohr Torah), Mohamed Merah avait exécuté Jonathan Sandler, ses enfants, Arieh et Gabriel (5 et 4 ans) et Myriam Monsonego (7 ans), la fille du directeur de l'école.

Trois militaires, Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf et Mohamed Legouad avaient auparavant été abattus les 11 et 15 mars 2012 à Toulouse et Montauban. Grièvement blessé lors de la fusillade de Montauban, Loïc Liber est depuis tétraplégique.

"La France est le pays des libertés", a déclaré Christophe Castaner. "Elle restera fidèle à ses valeurs et à sa devise", a-t-il promis malgré "ce parfum des années 30 qui flotte dans l'air que l'on espérait à jamais disparu."

"En 2018, les actes antisémites ont augmenté de 74%", a rappelé le ministre de l'Intérieur en appelant à "ne rien laisser passer" et en condamnant "les contenus intolérables" sur internet, "dépotoir des anonymes haineux".

Pour Franck Touboul, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Midi-Pyrénées, "la communauté juive de Toulouse porte une plaie béante".

"C'est difficile pour les familles d'accompagner leurs enfants tous les matins devant ce portail en se demandant s'ils vont les retrouver à la fin de la journée. Le climat national n'aide pas au confort psychologique de ces familles."

Mohamed Merah avait été abattu le 22 mars 2012 dans son appartement toulousain par les hommes du Raid au terme d'un siège de 32 heures au cours duquel il avait revendiqué les tueries de Toulouse et Montauban et s'était réclamé d'Al Qaïda.

Ces commémorations interviennent à quelques jours du procès en appel du frère de Mohamed Merah, Abdelkader Merah, et du fournisseur d'armes Fettah Melki qui s'ouvrira le 25 mars devant la Cour d'assises spéciale de Paris.

En novembre 2017, les deux hommes avaient été condamnés respectivement à 20 ans et 14 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste criminelle mais avaient été acquittés pour les faits de complicité d'assassinat. Le parquet avait fait appel de cette décision.

(Johanna Decorse, édité par Yves Clarisse)