Roundup : Des jurés californiens donnent tort à Bayer

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Roundup: des jures californiens donnent tort a bayer[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

SAN FRANCISCO (Reuters) - Les jurés du tribunal fédéral de San Francisco ont déclaré mardi que le Roundup, l'herbicide à base de glyphosate de Monsanto, filiale de Bayer, était un "facteur significatif" dans le déclenchement du cancer d'un résident californien.

La décision unanime des jurés ouvre la voie à une seconde phase du procès intenté par Edwin Hardeman qui portera, à partir de mercredi et devant le même jury, sur la responsabilité de l'entreprise et les dommages et intérêts éventuels.

Bayer s'est dit déçu par la décision de ce jury.

"Nous sommes certains de pouvoir montrer, lors de la seconde pahse, que Monsanto a agi comme il le fallait et qu'il ne doit pas être rendu responsable du cancer de M. Hardeman", explique le groupe chimique allemand dans un communiqué.

Le plaignant a commencé à utiliser du Roundup dans les années 1980 dans sa propriété et a pulvérisé de "grandes quantités" de ce produit pendant de nombreuses années, selon des documents judiciaires. On lui a diagnostiqué un lymphome non hodgkinien, un cancer du système lymphatique, en février 2015 et il a engagé une action en justice un an plus tard.

Bayer conteste toutes les allégations selon lesquelles le Roundup ou le glyphosate pourraient causer le cancer, affirmant que pendant des décennies, des études indépendantes ont montré que le désherbant le plus largement utilisé au monde était sans danger pour l'homme.

Le groupe allemand, qui a racheté Monsanto pour 62,5 milliards de dollars, note aussi que les régulateurs à travers le monde avaient autorisé le produit.

En août dernier, un jury californien avait considéré que le Roundup était à l'origine du cancer qu'a développé Dewayne Johnson et avait condamné la filiale de Bayer à lui verser 289 millions de dollars (253 millions d'euros). Depuis, les dommages-intérêts ont été réduits à 78 millions de dollars.

Le Roundup fait l'objet de 11.200 actions en justice aux Etats-Unis.

Bayer dément que le Roundup, ou glyphosate, soit cancérigène, mettant en avant des décennies d'études et d'autorisations réglementaires prouvant selon lui l'inocuité du Roundup pour l'humain.

(Jim Christie avec Tina Bellon à New York; Matthieu Protard et Henri-Pierre André et Wilfrid Exbrayat pour le service français)