Pour Pénicaud et Delevoye, l'âge de départ à la retraite reste 62 ans

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Pour penicaud et delevoye, l'age de depart a la retraite reste 62 ans[reuters.com]
(Crédits : Charles Platiau)

PARIS (Reuters) - La ministre du Travail Muriel Pénicaud et le Haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye ont confirmé jeudi que l'âge de départ légal à la retraite resterait à 62 ans.

Le Premier ministre Edouard Philippe a déclaré mercredi à l'Assemblée nationale qu'il n'était "pas question" de modifier l'âge légal de départ à la retraite dans le cadre de la réforme en cours de négociation entre le gouvernement et les syndicats. Il a toutefois jugé normal de se poser la question d'un allongement de la durée du travail.

La ministre du Travail a abondé dans ce sens jeudi.

"L'âge minimum de départ à la retraite de 62 ans ne va pas être modifié dans le cadre de cette reforme des retraites", a déclaré Muriel Pénicaud à la chaîne de télévision LCI.

Pour le Haut-commissaire chargé du dossier, "la liberté de partir restera à 62 ans. (...) Sur la retraite, c'est écrit, il (le droit) restera fixé à 62 ans".

"Le pacte que nous avons noué, les décisions qui ont été prises (...) montrent très clairement un certain nombre d'engagements pris par le gouvernement. Dans cet engagement, l'âge légal reste fixé à 62 ans", a-t-il dit sur France Inter.

"CONFUSION"

Il a rappelé que de nombreuses personnes opéraient "une confusion" entre l'âge légal à partir duquel un salarié peut demander l'ouverture de ses droits à la retraite et le départ effectif des salariés dont certains attendent de bénéficier du taux plein, ou au moins d'un montant de retraite plus élevé qu'à 62 ans, avant de faire valoir leurs droits.

Dans cette même optique d'allongement de la durée du travail pour gagner plus d'argent, il a indiqué qu'une modification des dispositions permettant de cumuler emploi et retraite était à l'étude pour faire en sorte que ceux qui travaillent une fois à la retraite "puissent augmenter leur droit à la retraite", ce qui n'est n'est pas le cas actuellement.

Actuellement, ceux qui choisissent de travailler en touchant leur retraite n'augmentent pas leurs droits, a rappelé Jean-Paul Delevoye.

Le Haut-commissaire a estimé qu'il y avait une "étanchéité" entre l'enjeu de sécurité sociale que sont les retraites et l'enjeu de santé représenté par le financement de la dépendance, autre sujet brûlant du moment.

Un rapport sur le sujet doit être remis jeudi prochain à la ministre de la Santé Agnès Buzyn par le président du haut-conseil de financement de la protection sociale, Dominique Libault.

Jean-Paul Delevoye ne n'est pas prononcé sur la nature de la contribution qui financera la dépendance. Il a estimé qu'un "impôt collectif" était difficilement envisageable compte tenu de "la souffrance à l'impôt" constatée chez les contribuables.

La réforme des retraites, dont le but est d'unifier les différents régimes en un régime unique et où "un euro cotisé donnera les mêmes droits à tout le monde", pourrait "aboutir à un schéma général cet été", a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur BFMTV.

Elle n'a pas dit quand la nouvelle loi pourrait être débattue au Parlement.

Elle n'a pas exclu une réindexation des retraites sur l'inflation pour les pensions les plus modestes, revendication qui a fortement émergé du "Grand débat national" mis en place par l'exécutif après la crise des "Gilets jaunes".

Agnès Buzyn ne s'est toutefois pas prononcée sur le niveau des pensions qui seraient réindexées, en soulignant que cette revalorisation représentait un "effort budgétaire considérable".

(Danielle Rouquié avec Sarah White pour le service français, édité par Yves Clarisse)