Venezuela : Arrestation du chef de cabinet de Guaido, Washington mécontent

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Venezuela: arrestation du chef de cabinet de guaido, washington mecontent[reuters.com]
(Crédits : Ivan Alvarado)

CARACAS (Reuters) - Les autorités vénézuéliennes ont procédé jeudi à l'aube à l'arrestation du chef de cabinet de l'opposant Juan Guaido, une nouvelle mesure de répression prise par le gouvernement du président en exercice Nicolas Maduro à laquelle les Etats-Unis ont promis de répondre.

Le gouvernement vénézuélien accuse Roberto Marrero d'être impliqué dans une "cellule terroriste" qui s'apprêtait selon lui à mener des attaques contre des personnalités politiques de haut rang. L'opposition nie ces accusations et considère qu'il s'agit d'un acte d'intimidation.

A Washington, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison blanche a estimé que le pouvoir vénézuélien venait de commettre une "nouvelle grave erreur" qui ne resterait pas sans réponse.

Le collaborateur de Guaido "doit être libéré sans attendre et sa sécurité garantie", a écrit John Bolton sur Twitter, avertissant que de nouvelles sanctions pourraient viser Nicolas Maduro et ses "acolytes".

Des hauts représentants de l'administration américaine ont averti à plusieurs reprises Nicolas Maduro qu'il ne devait pas s'en prendre à Juan Guaido et à son entourage, sans que l'on sache vraiment quelles mesures supplémentaires pourraient être prises.

Juan Guaido a déclaré que les opérations menées par les services de renseignement contre Marrero et un autre parlementaire de l'opposition, Sergio Vergara, montraient la "faiblesse" de Maduro. Ses tentatives d'intimidation ne vont pas fonctionner, a ajouté celui qui s'est proclamé en janvier chef de l'Etat par intérim.

"Comme ils ne peuvent pas emprisonner le président par intérim, ils s'en prennent aux personnes proches de lui, les menacent, procèdent à des enlèvements", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

A l'appui des accusations formulées lors d'une allocution télévisée contre le chef de cabinet de Guaido, le ministre de l'Intérieur, Nestor Reverol, a produit une photo montrant deux fusils qui ont selon lui été trouvés lors des opérations menées par les forces de sécurité.

Selon l'opposition, ce sont les services de renseignement qui ont déposé des armes au domicile de Roberto Marrero.

Les Etats membres du "Groupe de Lima", qui rassemble 14 pays d'Amérique et des Caraïbes, ont condamné son arrestation.

Le président en exercice Nicolas Maduro continue à tenir tête à la contestation. Pour lui, Guaido n'est qu'une marionnette des Etats-Unis qui doit répondre de ses actes devant la justice.

(Vivian Sequera et Angus Berwick, avec Susan Heavey et Lesley Wroughton à Washington; Guy Kerivel, Eric Faye, Jean-Philippe Lefief et Jean Terzian pour le service français)