BRUXELLES (Reuters) - Les chefs d'Etat et de gouvernement européens, réunis à Bruxelles, étaient jeudi soir très sceptiques sur les chances de la Première ministre britannique Theresa May de parvenir à faire adopter par son Parlement l'accord de Brexit la semaine prochaine, ont déclaré des sources.
L'accord négocié entre Londres et Bruxelles en novembre dernier a déjà été présenté, et massivement rejeté, à deux reprises par les députés britanniques - en janvier et plus tôt ce mois-ci.
Après avoir entendu pendant plus d'une heure les explications de Theresa May qui a fait part de son optimisme sur l'issue du vote, les dirigeants des Vingt-Sept ont - une fois la Première ministre britannique sortie de la salle - trouvé un consensus sur le fait qu'ils étaient encore moins convaincus de la capacité de May obtenir le soutien de la Chambre des communes, ont dit à Reuters des sources informées de la teneur des discussions.
Emmanuel Macron a déclaré à huis clos qu'il estimait, avant d'arriver à Bruxelles, à 10% les chances de Theresa May de faire approuver l'accord de retrait par son Parlement. Après avoir écouté la Première ministre britannique, a poursuivi le président français, il a revu son estimation, à 5%.
D'après une personne présente à la réunion, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a réagi en déclarant qu'Emmanuel Macron était "très optimiste", ce que l'assemblée a approuvé.
A l'issue de plusieurs heures de discussions, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont accepté de reporter la date du Brexit, initialement prévu vendredi prochain, au 12 avril ou à plus tard en fonction du vote du Parlement britannique.
(Alastair Macdonald; Jean Terzian pour le service français)