Macron fustige une "logique de clan" après le choix du PPE sur Orban

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(Crédits : Eva Plevier)

BRUXELLES (Reuters) - Emmanuel Macron a fustigé vendredi une "logique de clan" après la décision du Parti populaire européen (PPE) de seulement suspendre le parti Fidesz du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, de ses droits de vote au sein du groupe conservateur.

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et 13 partis membres du PPE avaient demandé l'exclusion pure et simple du Fidesz pour des prises de position jugées incompatibles avec la ligne du groupe, le plus important du Parlement européen.

"Je suis plutôt pour la clarté, je n'ai pas trouvé que c'était très clair. Je n'ai pas bien compris pour ma part si les parlementaires de Viktor Orban lors des prochaines élections siégeront dans le PPE ou pas", a dit Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse après le Conseil européen, à Bruxelles.

"Moi j'ai compris qu'ils siégeraient au PPE, donc j'ai compris qu'en fait ce n'était pas vraiment une décision. (...) Donc en fait j'ai compris que rien ne changeait."

Les candidats du parti du président français, La République en marche, se présenteront aux élections européennes du 26 mai notamment face aux candidats Les Républicains, une composante du PPE.

"C'est sans doute une bonne nouvelle et pour le PPE et pour Viktor Orban, je ne suis pas sûr que ce soit une très bonne nouvelle pour le projet européen, sa cohérence et la clarté des idées", a poursuivi Emmanuel Macron.

Après cette décision, qui revient selon lui à "privilégier la logique de clan à la force des idées", "j'ai une pensée tout particulière pour Jean-Claude Juncker et tous les membres du PPE qui se sont sentis insultés et qui avaient demandé quelque chose de clair", a-t-il dit. "C'est eux qui ont perdu ce vote."

Viktor Orban avait écrit à plusieurs dirigeants des formations qui composent le PPE pour s'excuser de ses propos qui pouvaient être jugés offensants sur la politique migratoire de l'UE. Il n'est cependant pas revenu sur ses positions.

Le Premier ministre hongrois avait lancé sa campagne des européennes en faisant placarder dans les rues de Budapest des affiches accusant Jean-Claude Juncker et le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros de comploter pour attirer davantage de migrants musulmans en Europe.

(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)