Brexit : May songe à proposer aux députés des "votes indicatifs"

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Brexit: may n'est pas le probleme, dit hammond; si, retorque sturgeon[reuters.com]
(Crédits : Henry Nicholls)

LONDRES (Reuters) - La Première ministre Theresa May songe à proposer aux députés de se prononcer sur une série de "votes indicatifs" à l'issue desquels elle espère pouvoir sortir la Grande-Bretagne de l'impasse, selon un journaliste du quotidien The Daily Telegraph".

Selon ce journaliste, ses principaux ministres seront informés dès lundi des différentes options qui s'offrent au pays: une sortie de l'UE après approbation du plan de retrait qu'elle a négocié avec Bruxelles, une sortie de l'UE sans accord, l'organisation d'un nouveau référendum, la révocation de l'activation de l'article 50, la conclusion d'un accord de libre-échange avec une union douanière et le maintien dans le marché commun européen.

Theresa May est plus que jamais fragilisée par l'absence d'avancée dans le dossier du Brexit. Si les Européens lui ont offert un répit en proposant de repousser le Brexit au 22 mai, ils ont posé comme condition que l'accord de retrait négocié entre Londres et Bruxelles soit ratifié d'ici au 12 avril.

Or, rien ne permet de dire que ce texte rejeté à deux reprises par la Chambre des Communes sera cette fois adopté et de plus en plus de voix conservatrices se font désormais entendre pour réclamer la démission de la Première ministre.

Son ministre des Finances, Philip Hammond, s'est efforcé de la défendre ce dimanche. Selon lui, les Britanniques doivent trouver un moyen de quitter l'Union européenne de façon ordonnée plutôt que de chercher à faire démissionner leur Première ministre.

Interrogé par la chaîne de télévision Sky concernant les informations de presse sur les efforts que mèneraient certains ministres pour faire tomber Theresa May, il a répondu par ces mots: "Non, je ne pense pas du tout que ce soit le cas".

"Changer de chef de gouvernement ne nous aiderait pas".

Le chef du service politique du Sunday Times a déclaré samedi que 11 membres du gouvernement britannique voulaient obtenir la démission de Theresa May. "Une fronde gouvernementale en bonne et due forme est en cours ce soir pour destituer Theresa May", disait ainsi Tim Shipman en ajoutant: "La fin est proche. Elle sera partie dans dix jours".

David Lidington, numéro deux du gouvernement, pourrait assurer l'intérim, mais les noms de Michael Gove et de Jeremy Hunt, ministres de l'Environnement et des Affaires étrangères, sont également cités, a ajouté Tim Shipman.

Mais Lidington a déclaré dimanche qu'il ne souhaitait pas succéder à Theresa May et n'avait pas le temps de s'adonner à des complots.

Quant à Hammond, il s'est dit "réaliste; il se peut que nous n'ayons pas de majorité pour soutenir l'accord (de Brexit) de la Première ministre, et si ce n'est pas le cas, le parlement devra dire non seulement ce qu'il ne veut pas mais aussi ce qu'il veut".

La cheffe du gouvernement écossais Nicola Sturgeon, dirigeante du SNP (Parti national écossais), a estimé quant à elle que si, en matière de Brexit, Theresa May constituait bien à ses yeux une partie du problème actuel.

Pour le secrétaire au Brexit Steve Barclay, si le parlement prend le contrôle de l'agenda du retrait britannique dans les jours qui viennent, le pays pourrait s'acheminer vers de nouvelles élections législatives.

"Au bout du compte, conclusion logique, le risque d'élections législatives augmente parce que, potentiellement, vous avez une situation où le parlement dit à l'exécutif de faire ce qui est contraire à ce pour quoi il a été élu", a dit le ministre au micro de la BBC.

Accompagnée par plusieurs ministres, Theresa May a rencontré dimanche plusieurs parlementaires hostiles au plan de retrait négocié avec Bruxelles pour prendre le pouls du Parlement et évaluer ses chances de faire enfin adopter son texte.

Selon un journaliste du site d'information Buzzfeed, plusieurs parlementaires, farouches partisans du Brexit, lui ont dit qu'elle devrait démissionner si elle souhaitait que l'accord soit ratifié.

(Paul Sandle; Eric Faye pour le service français)