A Orly, Philippe appelle à la "sérénité" sur ADP

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(Crédits : Pool New)

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre Edouard Philippe a appelé jeudi, lors de l'inauguration d'un nouveau bâtiment à l'aéroport d'Orly, à la "sérénité" et à éviter les "caricatures" sur le projet de privatisation d'ADP (ex-Aéroports de Paris) contesté par l'opposition qui a saisi le Conseil constitutionnel.

"Depuis quelque temps, parler d'aéroport a plutôt divisé que réuni, c'est souvent le cas en France lorsqu'on parle d'aéroports : on divise", a déclaré le chef du gouvernement sur le site du deuxième aéroport français qui a accueilli en 2018 plus de 33 millions de passagers.

Concernant la cession des parts de l'Etat au capital d'ADP - il en détient actuellement 50,6% -, "je sais qu'elle demeure un point de crispation mais je suis persuadé que nous pouvons le surmonter", a-t-il poursuivi, assurant comprendre "parfaitement les inquiétudes".

"Je crois qu'on peut éviter collectivement les caricatures", a estimé Edouard Philippe. "Le rôle de l'Etat c'est défendre les grands services publics, les intérêts économiques stratégiques. (...) Or ce qui est stratégique s'agissant de ce lieu, c'est la frontière, parce que c'est un élément de souveraineté."

"Le caractère commercial de l'entreprise l'est moins", a-t-il poursuivi. "ADP compte déjà 49% d'actionnaires privés et près de 75% de son activité relève du résultat commercial, il est donc évident que nous pouvons réfléchir ensemble et avancer sereinement".

Le projet de privatisation d'ADP, qui doit prendre la forme d'une concession limitée à 70 ans, figure au rang des cessions d'actifs publics prévues dans le projet de loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) définitivement adopté le 11 avril.

Le produit de ces cessions (privatisations d'ADP et de la Française des Jeux) ainsi que la diminution de la participation de l'Etat dans Engie) doit permettre d'alimenter un fonds pour l'innovation de rupture, doté de dix milliards d'euros, et également contribuer au désendettement de l'Etat.

Mais pour ses détracteurs, la privatisation d'ADP privera l'Etat d'une manne financière, l'éloignera des décisions stratégiques du groupe et risque de nuire à la qualité de l'accueil des voyageurs.

Face à ces risques, près de 250 parlementaires de droite et de gauche ont enclenché une procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) et ont saisi le Conseil constitutionnel.

(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet)