Rémy Cointreau : Nouvelle année de très forte croissance du cognac

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Remy cointreau: nouvelle annee de tres forte croissance du cognac[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Rémy Cointreau a bouclé son exercice décalé sur des ventes record et une nouvelle envolée pour son cognac Rémy Martin, toujours porté par de très solides performances en Chine où l'appétit pour ses bouteilles haut de gamme ne se dément pas.

Le groupe a dégagé un chiffre d'affaires record de 1,21 milliard d'euros en 2018-2019, en croissance organique de 7,8%, dépassant les 7,2% de l'exercice précédent grâce au redressement des ventes de sa liqueur Cointreau et au succès de son gin The Botanist.

Les ventes de Rémy Martin, son principal centre de profits, ont quant à elles continué de briller, se maintenant à des niveaux très élevés grâce à une demande chinoise toujours très robuste malgré les craintes de ralentissement et à la solidité du marché américain.

Elles finissent ainsi l'exercice sur une progression de 11,9%, après une hausse de 13,2% un an auparavant.

En Chine, la hausse a été nettement supérieure à 10%, avec un "très très bon" nouvel an et le groupe pense pouvoir y poursuivre une "solide croissance à deux chiffres", a précisé son directeur financier Luca Marotta, lors d'une conférence téléphonique.

Rémy Cointreau, qui doit piloter ses stocks d'eaux-de-vie sur le long terme, estime que ses ventes de cognac peuvent progresser en moyenne annuelle de 8% à 10% sur le long terme, grâce à une hausse des volumes de 3% à 4% par an, le reste étant permis par des relèvements de prix et des effets de "mix" (flacons vendus plus cher).

Confirmant tabler sur une croissance organique du résultat opérationnel courant (ROC) annuel, le directeur financier s'est dit "en phase" avec le consensus des analystes, qui anticipent une hausse de 13,5% de ce résultat.

FIN DE CONTRATS DE DISTRIBUTION

Pour l'exercice à venir 2019-2020, Luca Marotta a averti que la fin des contrats de distribution en République Tchèque, en Slovaquie et aux Etats-Unis aurait un impact négatif de 5,0 points sur sa croissance organique.

En Bourse, après des chiffres jugés solides, le titre Rémy Cointreau est quasiment inchangé (-0,25%) à 118,8 euros, grimpant de 20,4% depuis le début de l'année.

A 31,8 fois les bénéfices estimés pour 2020-2021, ses multiples de valorisation sont plus proches de ceux du luxe que des vins et spiritueux (23,2 fois pour Diageo, leader mondial du secteur, ou 22,2 pour Pernod Ricard).

Engagé dans un recentrage sur les spiritueux haut de gamme, Rémy Cointreau entend réaliser plus de 60% de ses ventes avec des bouteilles à plus de 50 dollars à l'horizon 2019-2020, contre plus de 50% aujourd'hui et 45% en 2015.

Au dernier trimestre 2018-2019, les ventes ont été légèrement ralenties par des effets techniques liés au calendrier du nouvel an chinois.

Elles ont progressé de 12,1% à 297,1 millions d'euros entre janvier et mars, signant une hausse de 7,0% à taux de change constants après une croissance de 8,7% au précédent trimestre, un chiffre toutefois supérieur aux 6,1% attendus par les analystes.

Celles de Rémy Martin ont augmenté de 7,9%, après une envolée de 15,6% au cours des trois mois précédents.

Une modération de la croissance était attendue pour cause de comparatifs élevés - les ventes de cognac avaient décollé de 18,3% au dernier trimestre de l'exercice précédent - et de nouvel an chinois plus précoce en 2019.

Sans tenir compte de ce facteur calendaire, la croissance organique serait ressortie à 8,5% sur les trois derniers mois de l'exercice.

Les résultats annuels seront publiés le 6 juin.

(Edité par Dominique Rodriguez)