Wall Street finit sans entrain malgré un record pour le Nasdaq

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Wall street finit en legere baisse[reuters.com]
(Crédits : Brendan Mcdermid)

(Reuters) - La Bourse de New York a fini en légère baisse mercredi, dans un marché sans entrain en dépit de résultats de sociétés dans l'ensemble positifs qui ont propulsé le Nasdaq Composite à un nouveau record.

L'indice Dow Jones a cédé 59,34 points, soit 0,22%, à 26.597,05 et le S&P-500, plus large, a abandonné 6,43 points, soit 0,22% également, à 2.927,25.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 18,81 points (0,23%) à 8.102,02 après avoir atteint dans la matinée un sommet inédit à 8.139,55.

Le S&P, qui avait signé mardi une clôture record, affiche une hausse de 17% depuis le début de l'année et le Nasdaq de 22%.

"Pour l'essentiel, les nouvelles sont déjà dans les cours et on peine à trouver des raisons pour aller plus haut", commente Rick Meckler, associé chez Cherry Lane Investments à New Vernon, (New Jersey), pour expliquer le statu quo.

"On attend d'autres gros résultats de sociétés comme ceux d'Amazon (jeudi) qui pourraient impacter les marchés. Après ça, la prochaine grande nouvelle pourrait être un accord commercial avec la Chine, si tant est qu'on en ait un", ajoute-t-il.

Le président Donald Trump s'est voulu optimiste sur les négociations commerciales en cours qui reprendront au niveau ministériel à Pékin le 30 avril.

Au niveau des résultats, les estimations pour les bénéfices des entreprises du S&P 500 ont été revues à la hausse depuis le début avril mais elles donnent encore une contraction - de 1,1% - pour le premier trimestre, ce qui ne s'était plus vu depuis 2016. Sur les 129 sociétés qui ont publié à ce stade, 77,5% ont battu le consensus.

Quelque 6,57 milliards d'actions ont changé de mains, à comparer à une moyenne de 6,65 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Huit des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge, la plus forte baisse étant pour le compartiment de l'énergie (-1,85%), dans le sillage des cours du pétrole.

Boeing, dont les 737 MAX sont cloués au sol depuis plus d'un mois, a fait état de résultats en baisse mais sans surprise au premier trimestre, et sa génération de trésorerie a plutôt rassuré. Le titre s'est apprécié de 0,39%.

Caterpillar a publié un chiffre d'affaires meilleur que prévu mais a déçu avec une baisse de ses ventes en Chine, l'un de ses principaux marchés. Le titre du constructeur d'engins de chantier a chuté de 3,03%.

Texas Instruments a gagné 1,76% après une publication jugée prudente mais sérieuse. Dans la foulée, l'indice Sox des semi-conducteurs a pris 0,95% après avoir gagné jusqu'à 1,9%, record à la clé, aidé aussi par la bonne performance du secteur en Europe.

Les investisseurs ont par ailleurs salué les résultats du spécialiste des enchères en ligne eBay (+5,05%) mais sanctionné ceux de l'opérateur télécoms d'AT&T (-4,08%) et de Snap (-6,09%), le propriétaire de l'application Snapchat.

Les publications se poursuivaient à la clôture avec notamment les résultats de Microsoft et Facebook, salués par une hausse de leurs titres dans les transactions électroniques.

La plus forte hausse du S&P a été pour la compagnie pétrolière Anadarko Petroleum, qui a reçu une contre-offre de 57 milliards de dollars (51 milliards d'euros) d'Occidental Petroleum, supérieure aux 50 milliards proposés par Chevron. Ce dernier a perdu 3,07%, la plus forte baisse du Dow Jones.

Au sein du Dow, Disney a pris 1,30%, profitant de la sortie de son film "Avengers: Endgame" qui a établi un record de recettes en Chine.

Goldman Sachs a cédé 1,76%. Selon le Financial Times, la justice américaine souhaite voir la banque plaider coupable des faits qui lui sont reprochés dans le dossier du scandale de corruption du fonds souverain malaisien 1MDB.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes avaient auparavant terminé en ordre dispersé, au terme d'une séance également rythmée par les résultats de sociétés mais aussi marquée par les inquiétudes sur l'état de l'économie européenne et la Chine. [.EUFR]

Le CAC 40 parisien a perdu 0,28% à 5.576,06 points et le Footsie britannique 0,68% mais le Dax allemand a pris 0,63%, à un plus haut de six mois, grâce à des bonds de SAP (+12,55%) et Wirecard (+8,50%).

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,03%, le FTSEurofirst 300 0,15% et le Stoxx 600 0,09%.

CHANGES

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de référence, a atteint un nouveau plus haut depuis juin 2017 à 98,189, profitant d'un nouvel accès de faiblesse de l'euro après l'annonce d'une dégradation du climat des affaires en Allemagne en avril.

L'indice conservait en fin de séance américaine un gain de 0,47% à 98,092.

L'euro/dollar lâchait 0,66% à 1,1151, au plus bas depuis 22 mois, l'indice Ifo ayant confirmé les divergences des données économiques entre les Etats-Unis et la zone euro.

TAUX

En l'absence d'indicateurs économiques aux Etats-Unis, les rendements des Treasuries ont reculé sous l'effet d'achats refuge motivés par un fort ralentissement de l'inflation en Australie, la dégradation du climat des affaires en Allemagne et un communiqué de politique monétaire prudent de la Banque du Canada.

L'écart de rendement entre les obligations à deux ans et 10 ans a atteint à un stade 21,5 points de base, soit la plus forte pentification de la courbe des taux depuis novembre, avant la pause décrétée par la Réserve fédérale sur ses hausses de taux.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en baisse mercredi sur le marché new-yorkais Nymex, l'annonce d'un gonflement plus marqué que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis servant de prétexte à des prises de bénéfice après les plus hauts de six mois atteints la veille.

Le contrat juin sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 0,62% à 65,89 dollars le baril et le Brent 0,08% à 74,57 dollars.

A SUIVRE JEUDI :

La journée de jeudi sera encore chargée en résultats avec, entre autres, ceux de Bayer, Barclays et UBS en Europe et, aux Etats-Unis, les publications de 3M et d'UPS puis, après la clôture, celles d'Amazon et d'Intel.

A l'agenda également, les chiffres des commandes de biens durables aux Etats-Unis au mois de mars.

(avec Sinéad Carew à New York et Sruthi Shankar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)