PSA pénalisé au premier trimestre par l'international

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Psa: chiffre d'affaires en baisse de 1,1% au 1er trimestre[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

PARIS (Reuters) - PSA est resté pénalisé en ce début d'année par ses activités hors d'Europe, notamment par l'arrêt de sa production en Iran, qui ont contribué à faire baisser de 1,1% son chiffre d'affaires au premier trimestre.

Le constructeur automobile a réalisé sur les trois premiers mois de l'année des ventes en valeur de 17,976 milliards d'euros, en ligne avec le consensus d'analystes réalisé par Infront Data pour Reuters, qui donnait 17,986 milliards.

"Sur le trimestre écoulé, comme déjà au quatrième trimestre 2018, nous avons rencontré des défis à l'étranger", a souligné le directeur financier Philippe de Rovira au cours d'une téléconférence avec les analystes.

La hausse du mix produit (+2,3%) et des prix (+1,3%), reflet du succès de nouveautés comme le SUV Peugeot 3008 et de la montée en gamme du groupe, a été éclipsée par les effets volume (-1,1%), changes (-0,8%) et surtout par les ventes aux partenaires (-2,7%).

Celles-ci traduisent la suspension des opérations en Iran à partir de juin 2018 dans la foulée du retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien ainsi que la fin progressive de ventes à l'export d'Opel Insigna aux Etats-Unis (sous la marque Buick) et en Australie et en Nouvelle-Zélande (sous la marque Holden), comme prévu lors du rachat à General Motors.

Le poids de l'Europe dans les ventes de PSA s'en trouve encore renforcé. Au premier trimestre, les volumes du groupe sur le marché européen ont progressé de 1,6% tandis qu'hors d'Europe, elles ont chuté de 40%. Le poids de l'Europe avoisine désormais les 90%.

"La partie se corse, même pour les meilleurs élèves", commente EvercoreISI dans une note, en référence au redressement spectaculaire de PSA, après sa quasi-faillite de 2013.

Vers 10h30, l'action PSA perd 0,82%.

Philippe de Rovira a souligné que la comparaison défavorable liée à l'Iran et aux ventes à l'export d'Opel se ferait nettement moins sentir au cours des prochains mois. Le groupe compte aussi sur la montée en puissance de son usine de Kenitra, au Maroc, et sur son retour en Inde pour rééquilibrer sa présence à l'international et compenser une situation toujours catastrophique de ses activités chinoises.

"En Europe, la dynamique est forte", a ajouté le directeur financier de PSA. "Et nous allons maintenir une politique tarifaire stricte, fondement de notre profitabilité, au cours des prochains mois."

PSA a ainsi confirmé son objectif d'une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5% pour la division automobile - Opel/Vauxhall compris - sur la période 2019-2021.

Sous la houlette de Carlos Tavares, le groupe a chassé certains des démons qui l'avaient ébranlé six ans plus tôt - un catalogue de modèles trop fourni, des versions peu rentables et des rabais pour doper les ventes. Ce travail se poursuit chez Opel et Vauxhall puisque Philippe de Rovira a annoncé l'arrêt de trois modèles : les petites citadines Karl et Adam et le cabriolet Cascada.

(Edité par Dominique Rodriguez)