Brésil : Manifestations contre un gel des dépenses d'Education

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Bresil: manifestations contre un gel des depenses d'education[reuters.com]
(Crédits : Pilar Olivares)

BRASILIA/SAO PAULO (Reuters) - Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté mercredi dans tout le Brésil pour protester contre un gel des dépenses dans le domaine de l'Education.

Le président Jair Bolsonaro, qui était confronté aux manifestations les plus importantes depuis son arrivée au pouvoir, a qualifié les manifestants d'idiots et d'imbéciles.

Le mouvement était organisé par une organisation étudiante à la suite de l'annonce par le ministère de l'Education du gel de près d'un quart des dépenses non obligatoires en raison d'une situation budgétaire difficile.

Les étudiants estiment qu'il ne s'agit pas d'un gel mais d'une baisse des dépenses.

D'après la chaîne de télévision Globo, des manifestations ont eu lieu dans plus de 200 villes.

A Rio de Janeiro, une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes a basculé dans la violence en fin de cortège, un groupe d'individus non identifiés ayant incendié un bus et lancé des feux d'artifice à destination des forces de l'ordre. Celles-ci ont répondu par des tirs de gaz lacrymogène.

Aucun blessé n'a été rapporté.

A Brasilia, la capitale, quelque 7.000 étudiants et professeurs d'université ont défilé devant le Congrès. "L'éducation n'est pas une dépense, c'est un investissement", pouvait-on lire sur une pancarte.

"Sans investissement, pas de connaissance", affirmait une autre.

"Notre message à Bolsonaro est que la société n'acceptera pas ces réductions de 30%", a déclaré Luis Antonio Pasquetti, président d'un syndicat enseignant de l'Université nationale de Brasilia.

"L'importance est de montrer que la société civile est organisée contre ces réductions", a déclaré Rodrigo Tonieto, 22 ans, à Sao Paulo. "Ensemble, nous allons dire non au gouvernement Bolsonaro (...), dire non au gâchis qu'est ce gouvernement."

Le ministre de l'Education, Abraham Weintraub, appelé pour expliquer les compressions de dépenses aux parlementaires, a imputé le problème à l'héritage du gouvernement précédent, tout en défendant la réallocation des dépenses consacrées aux universités vers les écoles élémentaires.

"La priorité c'est l'école maternelle, l'école primaire et à l'enseignement technique", a-t-il déclaré. "Une approche scientifique, technique, basée sur les chiffres, efficace et managériale est essentielle pour sauver ce pays de la stagnation économique des 20 dernières années."

(Anthony Boadle à Brasilia et Pablo Garcia à Sao Paulo, avec Gabriel Stargardter et Pedro Fonseca à Rio de Janeiro; Danielle Rouquié et Jean Terzian pour le service français)