Heurts à Khartoum, suspension des pourparlers entre armée et opposition

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Heurts a khartoum, suspension des pourparlers entre armee et opposition[reuters.com]
(Crédits : Stringer .)

KHARTOUM (Reuters) - Le Conseil militaire de transition, qui assure l'intérim au pouvoir au Soudan, a suspendu ses discussions avec l'opposition mercredi, alors qu'au moins neuf personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles des forces de sécurité qui tentaient de disperser des manifestants à Khartoum, a dit l'opposition.

Les violences dans la capitale jettent une ombre sur les discussions menées par le CMT et la "Déclaration des forces de la liberté et du changement" (DFLC), alliance d'organisations d'opposition et de la société civile, afin de sceller un accord sur la structure d'une autorité de transition après le départ forcé du président Omar el Béchir en avril.

Le DFLC a estimé que la décision du CMT de suspendre les discussions était "regrettable".

Représentants de l'opposition et de l'armée se sont mutuellement accusés d'être à l'origine des violences.

"Nous tenons l'armée pour responsable des attaques contre les civils", a déclaré à Reuters un porte-parole de l'Association des professionnels soudanais, cheville ouvrière de la contestation. "Ils utilisent les mêmes méthodes que le précédent régime face aux rebelles", a ajouté Amjad Farid.

Le chef du CMT, le général Abdel Fattal al Burhan, a reproché aux manifestants d'avoir rompu une entente sur une désescalade pendant la tenue des négociations et a déclaré que des contestataires perturbaient la vie de la capitale en bloquant des routes situées en dehors des zones autorisées.

Dans un discours télévisé diffusé dans la nuit de mercredi à jeudi, il a annoncé que le CMT avait décidé de suspendre les discussions avec l'opposition pendant 72 heures, précisant attendre une "atmosphère plus propice à la conclusion d'un accord".

Un journaliste de Reuters et des témoins ont rapporté que des soldats, à bord de véhicules siglés du logo du groupe paramilitaire FSR, ont lourdement fait feu près du siège du ministère des Affaires étrangères, dans le centre de Khartoum, afin de disperser des manifestants.

Le FSR a nié avoir ouvert le feu contre les manifestants, a rapporté la télévision publique.

Au moins quatre personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées lors de manifestations dans la capitale lundi après l'annonce d'un accord partiel entre armée et opposition.

(Nadine Awadella, avec Khaled Abdelaziz et Mohamed El Shérif au Caire; Danielle Rouquié et Jean Terzian pour le service français)