Grande Bretagne : Des dizaines d'enfants libérés de l'emprise de trafiquants de drogue

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Grande bretagne: des dizaines d'enfants liberes de l'emprise de trafiquants de drogue[reuters.com]
(Crédits : Jon Super)

LONDRES (Fondation Thomson Reuters) - Près de 400 mineurs exploités abusivement par les trafiquants de drogue en Grande-Bretagne ont été placés cette semaine sous la protection des services sociaux lors d'une vaste opération policière, rapportent mardi les autorités.

Les raids coordonnés des forces de l'ordre à travers le pays ont conduit à l'arrestation de 500 hommes et 86 femmes et à la saisie d'une cinquantaine d'armes ainsi que d'importantes quantités de cocaïne et d'argent liquide.

Une trentaine de personnes considérées comme des esclaves ont reçu l'aide du National Referral Mechanism, un organe gouvernemental qui coordonne la prise en charge des victimes du trafic d'êtres humains, tandis que 519 adultes et 364 enfants en danger d'être exploités par les trafiquants ont été placés sous la protection de la justice.

"Nous savons que les réseaux criminels utilisent un haut degré de violence, d'exploitation et d'abus pour obtenir l'obéissance des personnes vulnérables qu'elles emploient pour leur activité quotidienne de fourniture de drogue", a déclaré Nikki Holland, de la National Crime Agency (NCA), la branche de la police britannique spécialisée dans la lutte contre le crime organisé.

Dans un rapport publié en mars dernier, la NCA a estimé que le nombre de mineurs britanniques pouvant être considérés comme esclaves et signalés aux autorités avait doublé entre 2017 et 2018, passant de 676 à 1.421, et que dans deux tiers des cas, il s'agissait de travail forcé lié au trafic de drogue, le reste concernant l'exploitation sexuelle.

La NCA alertait notamment sur le phénomène des "county lines gangs", des bandes de trafiquants qui font acheminer de la drogue par des enfants de la ville vers les zones rurales. Il concernerait plusieurs milliers de mineurs, principalement âgés de 15 à 17 ans.

"C'est clairement un gros problème et c'est bien qu'on commence à le prendre au sérieux", a réagi Jakub Sobik, de l'ONG de lutte contre l'esclavage moderne Anti-Slavery International.

"Dans la plupart des cas, ça commence par des cadeaux et la promesse d'une vie de star, mais ça tourne très vite au cauchemar car les enfants ne peuvent plus s'en sortir, leur vie étant contrôlée par les gangs."

(Sonia Elks; Thomson Reuters Foundation est la fondation caritative de Thomson Reuters dédiée à la couverture des sujets humanitaires et liés aux droits des femmes, à la lutte contre la corruption et au changement climatique.; http://www.trust.org; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)