La reprise d'Ascoval pas menacée par les problèmes de British Steel

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La reprise d'ascoval pas menacee par les problemes de british steel, selon bercy[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Le placement de British Steel sous administration judiciaire en Grande-Bretagne ne remet pas en cause le plan de reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) selon le gouvernement français, qui a confirmé mercredi le soutien financier des pouvoirs publics à l'opération.

"L'Etat français maintient son soutien à British Steel Saint-Saulve (ex-Ascoval), dont le plan d'affaire à la reprise ne dépendait pas des activités britanniques du groupe, ni industriellement, ni pour son plan de financement qui n'est pas remis en cause", explique le ministère de l'Economie et des Finances dans un communiqué.

D'après le ministère de l'Economie, le placement sous administration judiciaire de British Steel, une procédure qui s'apparente au redressement judiciaire en France, "n'inclut pas l'aciérie de British Steel Saint-Saulve qui est détenue par une autre société du groupe".

La maison mère du deuxième sidérurgiste britannique - la société de capital investissement Greybull Capital - "a confirmé sa capacité à mener à bien la reprise d'Ascoval et à apporter les fonds nécessaires dans le calendrier prévu", est-il précisé dans le communiqué du ministère.

"Nous restons totalement engagés derrière les salariés d'Ascoval pour garantir le succès de cette reprise", a déclaré le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire à la presse en marge d'une réunion ministérielle à l'Organisation de coopération et de développement automatique (OCDE).

Il a fait part de son intention de recevoir les représentants des salariés et les élus locaux "le plus rapidement possible" afin de "nous assurer que la reprise d'Ascoval par British Steel va bien jusqu'au bout dans les meilleures conditions possibles".

Bruno Le Maire et sa secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher ont réaffirmé dans le communiqué diffusé par leurs services leur confiance "sur la pertinence de l'intégration de l'aciérie de Saint-Saulve avec les activités européennes de British Steel" prévue dans le plan de reprise.

ASCOVAL, "OPPORTUNITÉ POUR BRITISH STEEL" SELON LE MAIRE

A Bercy, on défend en effet un "plan industriel crédible qui consiste à réinsérer Ascoval durablement dans une chaîne de valeur", avec des débouchés "très fiables et de long terme" au niveau de deux usines continentales de British Steel: le site FN Steel aux Pays-Bas et l'usine d'Hayange, en Moselle, qui produit des rails notamment pour la SNCF.

Le ministère de l'Economie souligne dans son communiqué que "ce qui se joue en ce moment, c'est surtout l'avenir des activités sidérurgiques de British Steel au Royaume-Uni dans le contexte des incertitudes liées au Brexit et à leurs conséquences pour l'activité industrielle".

Des modalités de sortie du Royaume-Uni de l'Union - qui restent à définir - dépendront en effet les tarifs douaniers qui s'appliqueront à l'acier sortant des usines britanniques, un facteur fortement dissuasif pour de potentiels clients.

Dans ces circonstances, "Asvocal est une opportunité pour British Steel", a dit Bruno Le Maire à des journalistes.

Désigné début mai pour la reprise d'Ascoval et de ses 268 salariés, British Steel avait indiqué qu'il envisageait d'investir 45 à 50 millions d'euros à court terme à Saint-Saulve, l'Etat et les collectivités locales apportant 47 millions, pour un plan de financement total de 150 à 200 millions d'euros.

Les premiers fonds nécessaires à l'opération ont été débloqués la semaine passée: le groupe britannique a versé cinq millions d'euros et l'Etat français a débloqué 15 millions.

Alors que la région Hauts-de-France a voté à son tour mardi un prêt de 12 millions d'euros, Agnès Pannier-Runacher a assuré lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée que "tout euro versé à Saint-Saulve restera à Saint-Saulve".

Coentreprise d'Ascometal (60%) et de Vallourec (40%), Ascoval avait été exclue du périmètre d'Ascometal lorsque le groupe avait été repris début 2018, à la barre du tribunal, par le groupe suisse Schmolz + Bickenbach.

Un premier plan de cession à la société franco-belge Altifort avait été annulé en février dernier, le repreneur n'ayant pu réunir les fonds annoncés.

(Myriam Rivet et Yann Le Guernigou, avec Leigh Thomas, édité par Yves Clarisse)