Philippe pas "partisan" d'une nouvelle loi sur la fin de vie

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Philippe pas partisan d'une nouvelle loi sur la fin de vie[reuters.com]
(Crédits : Philippe Wojazer)

PARIS (Reuters) - La question de la fin de vie, qui a ressurgi avec les récents rebondissements judiciaires dans l'affaire Vincent Lambert en France, ne doit pas "forcément" passer par une nouvelle loi, a estimé jeudi le Premier ministre Edouard Philippe.

"C'est un vrai sujet politique avec un grand P", a déclaré le chef du gouvernement sur CNEWS. "La première leçon (qu'on peut tirer de l'affaire Vincent Lambert-NDLR) c'est que la solution n'est pas forcément dans une loi, la première leçon c'est de rédiger des directives anticipées".

Prévu dans le cadre de la loi Leonetti de 2005 et confirmé dans la loi Claeys-Leonetti de 2016, ce dispositif permet à toute personne majeure de faire une déclaration écrite afin de préciser ses souhaits concernant sa fin de vie.

Ce document, daté et signé, doit permettre aux médecins le moment venu de prendre leurs décisions sur les soins à donner si la personne ne peut plus exprimer ses volontés. Selon le Comité consultatif national d'éthique (CCNE), seuls 13% des Français ont rédigé leurs "directives anticipées".

"La première solution à cette question (de la fin de vie-NDLR), c'est une solution individuelle c'est un choix qu'on fait", a poursuivi Edouard Philippe. "Ensuite il y a une loi, un cadre légal qui est la loi Claeys-Leonetti".

Adoptée en janvier 2016, cette loi permet de plonger dans une sédation irréversible les patients en phase terminale sans toutefois aller jusqu'à légaliser l'euthanasie. Cette loi est jugée insuffisante par l'association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) qui estime qu'elle ne "représente en rien une avancée réelle pour les patients en fin de vie et leur famille".

"Je crois que c'est une bonne loi, je crois qu'elle est entrée en application au fond il y a peu de temps, je serais plutôt partisan de laisser le temps à cette loi de produire ses effets mais je comprends qu'il puisse y avoir des débats sur ces questions, ils sont parfaitement légitimes", a déclaré Edouard Philippe.

Le Premier ministre s'est par ailleurs dit "assez choqué par l'espèce de joie bizarre et à (son) avis malsaine des expressions" ayant suivi la décision de la Cour d'appel lundi soir ordonnant la reprise des traitements de Vincent Lambert.

Les deux avocats des parents de ce patient tétraplégique, victime en 2008 d'un accident de la route et en étant végétatif depuis onze ans, se sont notamment réjouis de cette décision, en évoquant une "remontada" et estimant avoir "gagné".

Le sort de Vincent Lambert oppose ses parents, proches des milieux catholiques traditionalistes, qui refusent l'arrêt des traitements, à son épouse, cinq de ses frères et soeurs et un neveu qui veulent qu'on le laisse mourir, conformément à ce qu'étaient, selon eux, ses valeurs.

(Marine Pennetier, édité par Myriam Rivet)