Soudan : L'opposition et les militaires acceptent de renouer le dialogue

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L'opposition soudanaise suspend sa campagne de desobeissance civile[reuters.com]
(Crédits : Mohamed Nureldin Abdallah)

KHARTOUM (Reuters) - L'opposition soudanaise et le Conseil militaire de transition (CMT) ont accepté de reprendre leurs discussions sur la formation d'une nouvelle administration, a annoncé mardi le médiateur éthiopien Mahmoud Dirir.

Le CMT a en outre accepté de libérer les prisonniers politiques pour rétablir la confiance entre les deux parties, a-t-il ajouté.

L'opposition avait auparavant annoncé la suspension à partir de mercredi et jusqu'à nouvel ordre de sa campagne de désobéissance civile et de la grève générale entamées pour réclamer le transfert du pouvoir à un gouvernement civil. Elle invite toutefois la population à rester prête à se mobiliser à nouveau.

La campagne était organisée à l'appel de la Déclaration des forces de la Liberté et du Changement (DFLC), qui regroupe partis d'opposition, représentants de la société civile et mouvements rebelles.

Selon Khaled Omar, chef de file de l'opposition, sa suspension "n'est liée à aucun développement politique spécifique".

La grève générale a débuté dimanche, six jours après la dispersion meurtrière des manifestants qui étaient rassemblés devant le quartier général de l'armée pour faire pression sur les généraux qui ont renversé le président Omar Hassan el Béchir le 11 avril.

L'intervention des forces de l'ordre, qui a fait 61 morts, selon le bilan officiel, 118 d'après des médecins proches de l'opposition, a entraîné la rupture des discussions entre la DFLC et le CMT.

Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed s'est rendu la semaine dernière à Khartoum dans le cadre d'une mission de médiation et aurait proposé la constitution d'un conseil de transition formé de huit civils et de sept militaires, et doté d'une présidence tournante.

Un dirigeant de la DFLC a annoncé lundi soir que le mouvement avait décidé de désigner les huit membres de ce conseil et de proposer la nomination d'Abdoullah Hamdouk, ancien secrétaire de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, au poste de Premier ministre.

(Khalid Abdelaziz, Jean-Philippe Lefief pour le service français)