France : Fin de la prise d'otages dans la prison de Condé-sur-Sarthe

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Prise d'otages dans la prison de conde-sur-sarthe[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - Les deux surveillants qui étaient retenus en otages par un détenu dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), établissement où un détenu radicalisé avait attaqué deux surveillants à l'arme blanche en mars dernier, ont été libérés tour à tour.

"Fin de la prise d'otages à la prison de Condé sur Sarthe. Je remercie les équipes de l'administration pénitentiaire et le Raid pour leur implication", a déclaré sur Twitter la ministre de la Justice, Nicolas Belloubet, assurant "les surveillants de tout mon soutien."

Le ministère de la Justice a indiqué que la prise d'otages, débutée mardi à 19h40, avait pris fin dans la nuit de mardi à mercredi aux alentours de 00h30.

Un premier surveillant a été libéré vers 23h30, a précisé le ministère dans un communiqué, et la seconde surveillante a été libérée au moment où le détenu s'est rendu.

Plus tôt dans la soirée, le ministère de la Justice avait annoncé que le détenu "est connu pour des troubles psychiatriques" et est inscrit au registre des détenus particulièrement signalés (DPS) "notamment pour de précédentes prises d'otage".

"Il n'est pas incarcéré pour des faits de terrorisme", avait précisé le ministère.

La maison centrale de Condé-sur-Sarthe, ouverte en 2013, est un établissement de haute sécurité où des détenus considérés comme particulièrement dangereux sont pris en charge.

Selon l'Ufap-Unsa Justice, le détenu n'en était "pas à sa première prise d'otages".

Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) avaient été dépêchées sur place, ainsi que le Raid.

Selon Frédéric Eko, représentant du Snepap (Syndicat national de l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire), le détenu a pris en otages les deux surveillants à l'heure du dîner sous la menace d'"un couteau qu'il a fabriqué lui-même".

Il avait déjà commis de tels actes par le passé et il "enseignait comment faire des prises d'otages" au sein de l'établissement de Condé-sur-Sarthe, a-t-il dit sur BFM TV.

"Il avait été placé à l'isolement puis est passé en gestion normale. On savait bien que ça devait en arriver là", a-t-il dit.

Dans cette même prison, un détenu radicalisé, Michaël Chiolo, avait attaqué le 5 mars deux surveillants avec un couteau en céramique et la complicité présumée de sa femme, morte des suites de ses blessures après l'assaut du Raid.

Converti à l'islam, il avait notamment dit vouloir venger Cherif Chekatt, le tueur du marché de Noël de Strasbourg, abattu par les policiers.

Il a été mis en examen fin mai, tout comme quatre détenus de la même prison, dont un leader de la cellule djihadiste dite de Cannes-Torcy, Jérémy Bailly, soupçonnés de l'avoir incité à passer à l'acte ou de lui avoir prodigué des "conseils".

(Sophie Louet, édité par Jean Terzian)