La CE réclame des progrès sur l'intégration de la zone euro

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La ce reclame des progres sur l'integration de la zone euro[reuters.com]
(Crédits : Toby Melville)

BRUXELLES (Reuters) - La Commission européenne a appelé mercredi les gouvernements européens à donner un nouvel élan à l'intégration de la zone euro en regrettant notamment l'absence de progrès du projet de mécanisme unique de garantie des dépôts bancaires.

L'appel lancé par l'exécutif communautaire intervient alors que les ministres des Finances de l'Union se réunissent jeudi et vendredi à Luxembourg pour débattre des projets censés accroître l'intégration du bloc, qui incluent le mécanisme de garantie des dépôts et la création d'un budget spécifique de la zone euro.

Les ministres doivent aussi discuter d'une modification des statuts du fonds de soutien de la zone euro et de l'union des marchés de capitaux européens. Les résultats de leurs débats doivent être soumis les 20 et 21 juin aux chefs d'Etat et de gouvernement.

Il y a un an, ces derniers avaient donné pour instruction aux ministres des Finances de conclure des accords sur différents projets censés faire avancer l'intégration économique mais aucun résultat concret n'a été enregistré à ce jour.

"La volonté d'agir s'est dissipée avec l'amélioration de la situation économique" a regretté mercredi Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission, lors d'une conférence de presse. "On a coutume de dire que l'Union européenne s'est construite au fil des crises. Mais il n'est pas obligatoire qu'il en soit ainsi."

Plusieurs responsables disent déjà s'attendre à ce que les discussions à Luxembourg soient longues et difficiles.

Sur le budget de la zone euro, les divergences persistent entre d'une part la France, qui veut un budget important et autonome, et plusieurs pays, dont les Pays-Bas et l'Allemagne, qui penchent pour une enveloppe limitée intégrée au budget actuel de l'Union. Plusieurs responsables de la zone euro estiment qu'un éventuel compromis pourrait passer par une augmentation progressive du budget.

Le mécanisme unique de garantie des dépôts est un autre sujet épineux en raison notamment des réticences de l'Allemagne, qui craint qu'un tel dispositif ne finisse par obliger les épargnants allemands à renflouer les comptes d'épargnants italiens en cas de crise bancaire dans la péninsule.

Berlin et ses alliés demandent donc que les banques de la zone euro, à commencer par les italiennes, les grecques et les portugaises, expurgent au préalable leur bilan des risques hérités de la crise de la dette souveraine de 2010-2015.

"Malheureusement, l'impasse sur ce projet persiste. Aucun progrès tangible n'a été réalisé", a dit Valdis Dombrovskis.

(Jan Strupczewski; Marc Angrand pour le service français)