France : Le compte à rebours est lancé pour le référendum ADP

reuters.com  |   |  462  mots
France: le compte a rebours est lance pour le referendum adp[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

PARIS (Reuters) - La procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'ADP est entrée jeudi dans une phase cruciale avec l'ouverture de la période de neuf mois durant laquelle les électeurs pourront apporter leur soutien à cette démarche encore inédite dans l'histoire institutionnelle.

Quelque 4,7 millions de signatures - 4.717.396 exactement, soit 10% du corps électoral - sont nécessaires à la poursuite du processus, enclenché il y a deux mois par 248 parlementaires d'opposition, de droite comme de gauche.

Le recueil des signatures se fait principalement par le biais d'un site internet supervisé par le ministère de l'Intérieur et le Conseil constitutionnel.

L'activité sur la plateforme était "intensive" jeudi matin, a fait savoir Jean Maïa, secrétaire général du Conseil, lors d'une conférence de presse, sans donner de chiffres.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes se sont plaints de problèmes de connexion à répétition, que le ministère de l'Intérieur a expliqué, notamment, par une panne de serveur, finalement résolue à 09h00 (07h00 GMT).

Le Conseil constitutionnel promet de faire régulièrement - "probablement à une fréquence mensuelle" - le décompte des signatures reçues, à partir de début juillet.

Passé les neuf mois de rigueur, l'institution aura un mois pour dire si le seuil des 4,7 millions de soutiens a bien été atteint. Le cas échéant, l'Assemblée et le Sénat pourront se saisir de la question de la privatisation d'ADP (ex-Aéroports de Paris), faute de quoi une consultation sera organisée.

Jeudi, l'association Attac, le Rassemblement national et des personnalités politiques de gauche, au Parti socialiste ou à La France insoumise, ont appelé les électeurs à participer à l'opération.

C'est la première fois que le RIP est activé depuis la révision constitutionnelle de 2008.

Les opposants de tous bords à la privatisation d'ADP, qui ont fait cause commune pour l'occasion, espèrent ainsi faire échec à ce projet inscrit dans la loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises), définitivement adoptée en avril dernier.

Ils estiment en effet que la cession totale ou partielle des 50,6% d'ADP détenus par l'Etat privera les finances publiques d'une manne garantie chaque année et nuira à la qualité du service aux voyageurs.

Le produit des cessions d'actifs- la privatisation d'ADP mais aussi celle de la FDJ (Française des Jeux), ainsi que la diminution de la participation de l'Etat dans Engie - doit alimenter un fonds pour l'innovation de rupture, doté de dix milliards d'euros, et contribuer au désendettement de l'Etat.

Le gouvernement assure que la privatisation restera en suspens tant que la procédure actuelle ne sera pas arrivée à son terme.

(Simon Carraud, édité par Myriam RIvet)