PARIS (Reuters) - L'opposant tchadien Mahamat Nouri a été interpellé et placé en garde à vue lundi en France dans le cadre d'une enquête préliminaire portant sur des soupçons de crimes contre l'humanité commis au Tchad et au Soudan entre 2005 et 2010, a fait savoir le parquet de Paris.

Deux autres personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité (OCLCH), précise-t-on de même source, sans plus de précisions sur leur identité.

Ces trois arrestations ont eu lieu dans le Val-de-Marne, en Mayenne et en Indre-et-Loire.

La justice française a ouvert ce dossier en mai 2017 pour faire la lumière sur des soupçons de crimes et de complicité de crimes contre l'humanité et d'association de malfaiteurs en vue de la commission de ces crimes.

Le général Mahamat Nouri a été plusieurs fois ministre sous Hissène Habré puis Idriss Déby, président en exercice, avant de rejoindre la rébellion armée en 2006, sous la bannière de l'Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), puis de s'exiler en France en 2010.

Plusieurs groupes rebelles, dont certains sont établis en Libye, défient le régime d'Idriss Déby, que les pays occidentaux, dont la France, voient comme un rempart contre les mouvements djihadistes du Sahel.

En 2008, l'armée française a prêté son concours logistique aux forces tchadiennes contre une offensive des insurgés, notamment de l'UFDD, qui avaient alors atteint les faubourgs de la capitale, N'Djamena.

(Simon Carraud avec Juliette Jabkhiro à Dakar, édité par Yves Clarisse)