Airbus Helicopters : Premiers signes de reprise du marché pétrolier

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Airbus helicopters: premiers signes de reprise du marche petrolier[reuters.com]
(Crédits : Denis Balibouse)

par Cyril Altmeyer

LE BOURGET (Reuters) - Airbus Helicopters voit des signes tangibles laissant espérer une reprise prochaine du marché pétrolier et gazier, a déclaré mardi à Reuters son PDG Bruno Even, notant que certains clients réfléchissaient à investir à nouveau dans l'exploration.

La rechute des prix du brut après des records à près de 150 dollars le baril a incité les groupes pétroliers à réduire drastiquement leurs investissements ces dernières années, privant durablement les constructeurs d'hélicoptères civils d'un solide segment de croissance.

"En termes d'activité on sent quelques frémissements, mais c'est un paradoxe parce que dans le même temps la crise a été tellement forte qu'elle a créé une surcapacité en termes d'hélicoptères, principalement dans les hélicoptères lourds", a dit Bruno Even lors d'un entretien à l'occasion du salon aéronautique du Bourget.

"On pense qu'en termes d'activité on a touché un point bas, par contre cela va prendre un peu de temps avant de repartir (...) On pense qu'il va bien falloir 18 mois avant de voir les premiers signes en termes de besoin et donc en termes de commandes."

Bruno Even, Polytechnicien de 51 ans qui siège au comité exécutif d'Airbus, a pris la tête d'Airbus Helicopters il y a un peu plus d'un an, en avril 2018, après avoir passé près de 20 ans chez Safran, où il a successivement dirigé Safran Electronics & Defence (ex-Sagem) et Safran Helicopter Engines (ex-Turbomeca). Il a démarré sa carrière aux ministères de la Défense et des Affaires étrangères.

Il a confirmé viser pour 2019 un niveau de prises de commandes supérieur au chiffre d'affaires. Airbus Helicopters a livré l'an passé 356 appareils et engrangé 381 commandes nettes, des niveaux qui devraient être globalement stables cette année, a-t-il dit.

Le marché des hélicoptères civils, dont Airbus Helicopters est le leader mondial, devrait bénéficier à moyen terme de la dynamique des marchés à forte croissance, l'Asie en tête, a estimé Bruno Even.

"On s'attend à une légère reprise qui ne va pas être brutale, qui va être vraiment très très progressive", a-t-il observé.

Airbus Helicopters a pour principaux concurrents l'américain Bell Helicopter (Textron) et l'italien Leonardo dans le civil, ainsi que Sikorsky (Lockheed Martin), Boeing et des constructeurs russes dans le militaire.

IMPACT POSITIF DE LA LIVRAISON AVANCÉE DU GUÉPARD

La France prendra livraison de ses premiers hélicoptères interarmées légers (HIL) dès 2026 avec deux ans d'avance sur le calendrier initial, une performance inhabituelle dans un marché des équipements militaires plutôt accoutumé aux retards, à l'instar de ceux de l'avion de transport militaire A400M d'Airbus.

Cette annonce faite par la ministre des Armées Florence Parly le 27 mai a eu "très clairement" un impact sur les prospects du modèle H160, non seulement dans sa configuration militaire (le Guépard) mais aussi pour sa version civile.

"Pour beaucoup d'armées et de gouvernements (...), c'est la preuve d'un programme qui est solide dans la durée" a fait valoir Bruno Even.

Le H160 sera progressivement commercialisé à partir de 2020 sur l'ensemble des segments civils (pétrole et gaz, transport de personnes, sauvetage, médical), puis militaires (armée de terre et de l'air et marine pour le sauvetage et la lutte anti-sous-marine).

Airbus Helicopters vise pour 2019 "au minimum" d'égaler le niveau des 15 commandes pour la version civile engrangées en 2018 et espère exporter la version militaire pour laquelle le groupe évalue le marché à 400 unités entre 2025 et 2030, a-t-il ajouté.

(Edité par Dominique Rodriguez)