Retailleau abandonne l'idée de briguer la présidence de LR

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(Crédits : Pool)

PARIS (Reuters) - Le sénateur Bruno Retailleau a annoncé mercredi sa décision de ne pas postuler à la présidence des Républicains afin de ne pas relancer une "guerre des chefs" potentiellement mortelle pour le parti, affaibli par son piètre score aux élections européennes.

Ce choix laisse le champ libre à Christian Jacob, président du groupe LR à l'Assemblée nationale et figure plutôt consensuelle à droite, qui songe à se présenter à la succession de Laurent Wauquiez, emporté par la crise ouverte le 26 mai.

Pour l'heure, aucun candidat putatif ne s'est officiellement déclaré.

"Je ne serai pas candidat à la présidence de LR", déclare Bruno Retailleau, qui a un temps caressé cette idée, dans une interview publiée sur le site internet du Point.

"D'abord, parce que je vois bien que ma candidature pourrait rallumer la guerre des chefs", justifie le chef de file des sénateurs de droite, inquiet pour l'avenir de son parti. "LR n'en a pas besoin et cela précipiterait sa fin".

Le profil de l'élu vendéen est en effet loin de faire l'unanimité au sein de LR, où l'on se souvient de sa proximité passée avec Philippe de Villiers et de son soutien sans faille à François Fillon durant la dernière campagne présidentielle en plein tempête médiatique soulevée par les affaires judiciaires.

"Ensuite, en tant que président du groupe LR au Sénat, j'ai une responsabilité particulière : le Sénat est aujourd'hui le seul contre-pouvoir démocratique face à Emmanuel Macron" et "mon devoir est de rester à mon poste", ajoute Bruno Retailleau.

Le sénateur se dit par ailleurs hostile à la volonté d'une partie des hauts dirigeants de LR d'empêcher le futur président de se présenter à la présidentielle de 2022 - une "idée abracadabrantesque" à ses yeux.

La démission, le 2 juin, de Laurent Wauquiez, tirant les conséquences des 8,48% de la liste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, a relancé le débat toujours renouvelé sur le leadership à droite.

Le chiraquien historique Christian Jacob, qui a l'avantage de n'avoir aucune ambition présidentielle connue, réfléchit à haute voix mais il veut s'assurer d'un soutien large des notables de son parti avant de se lancer pour de bon.

Le député Guillaume Peltier, moins fédérateur compte tenu de son profil droitier, y pense également mais, dit-il, il ne se décidera que fin juin ou début juillet.

Le premier tour de l'élection se déroulera du samedi 12 octobre 20h00 au dimanche 13 octobre 20h00. Si un second tour était nécessaire, le vote aurait lieu du samedi 19 octobre 20h00 au dimanche 20 octobre 20h00.

Les prétendants, soutenus par au moins 5% des parlementaires LR et au moins 1% des adhérents à jour de cotisation, devront faire acte de candidature entre le 15 juillet et le 13 août.

(Simon Carraud, édité par Sophie Louet)