Johnson loin devant dans la course à la succession de May

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Johnson loin devant dans la course a la succession de may[reuters.com]
(Crédits : Henry Nicholls)

LONDRES (Reuters) - Boris Johnson est arrivé largement en tête, jeudi, du quatrième tour de scrutin organisé au sein du groupe parlementaire conservateur pour désigner le successeur de Theresa May à la tête des Tories, confortant ses chances de devenir le prochain Premier ministre britannique.

Avec 157 voix, l'ancien ministre des Affaires étrangères devance le ministre de l'Environnement Michael Gove (61 voix) et l'actuel chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt (59 voix). Quatrième et dernier avec 34 suffrages, le ministre de l'Intérieur Sajid Javid est éliminé.

Un nouveau tour de scrutin sera organisé jeudi (résultats vers 17h00 GMT) pour déterminer les noms des deux finalistes qui seront autorisés à mener campagne auprès des 160.000 adhérents du Parti conservateur chargés d'élire leur nouveau dirigeant par voie postale. Le résultat de cette consultation devrait être officialisé au cours de la semaine du 22 juillet.

Johnson, qui est âgé de 55 ans, a élargi ses soutiens au fil des tours de scrutin. Il avait rassemblé 114 voix sur 313 le 13 juin dernier, 126 voix le 18 juin, 143 mercredi, avant d'atteindre 157 voix jeudi.

L'ancien maire de Londres promet de quitter l'Union européenne à la date du 31 octobre, avec ou sans accord.

L'UE prévient qu'elle ne renégociera pas l'accord qu'elle a conclu avec Theresa May en novembre 2018 et le Parlement britannique a voté pour bloquer une sortie sans accord. Boris Johnson n'a pas expliqué comment il comptait résoudre cette contradiction.

Né à New York, Boris de Pfeffel Johnson a fait ses études à Eton, l'école la plus élitiste du Royaume-Uni et au Ballio College à Oxford. Il a commencé sa carrière comme consultant en management à la City, à Londres, poste qu'il a quitté au bout d'une semaine. Il est alors devenu journaliste mais le Times l'a licencié, l'accusant d'inventer des citations.

Embauché par le Daily Telegraph comme correspondant à Bruxelles entre 1989 et 1994, Johnson est accusé de diffuser des informations trompeuses sur l'UE.

Entré en politique, il est exclu en 2004 de son poste au sein du cabinet fantôme du Parti conservateur, alors dans l'opposition, après avoir été pris en flagrant délit de mensonge dans une affaire extra-conjugale, et refusé de démissionner.

La liste des gaffes et scandales associés à son nom s'allonge sans pour autant qu'il en subisse les conséquences: il est élu maire de Londres pour deux mandats consécutifs, entre 2008 et 2016.

Cette année-là, il devient l'une des figures les plus emblématiques de la campagne en faveur du Brexit, approuvé par 52% des électeurs britanniques lors du référendum du 23 juin.

Il songe déjà à remplacer David Cameron au poste de Premier ministre mais sa manoeuvre est torpillée par Michael Gove, qui le déclare inapte à cette fonction.

Arrivée au pouvoir, Theresa May le nomme ministre des Affaires étrangères, ce qui provoque la consternation dans les chancelleries. Il démissionne du Foreign Office en 2018, critiquant la gestion du Brexit par la Première ministre.

"Nous devons quitter l'UE le 31 octobre, avec ou sans accord, afin de pouvoir commencer à rassembler notre pays, restaurer la confiance dans notre politique et aller au-delà du Brexit pour nous concentrer sur la tâche de satisfaire tout le monde", a-t-il dit mardi.

(Guy Faulconbridge, Nicolas Delame et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)